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8°) Rock my Soul : la fabuleuse épopée du Rock. ( avec la complicité de JMC CrocMort )
http://leoncobra.canalblog.com/archives/2011/03/16/20644618.html
Antoine, Edouard, Evariste... c’était la mode des chanteurs contestataires affublés de leur seul prénom.
JMC Crocmort nous présente Armand.
Pas Armand Lomenech, le chanteur anarchiste breton mais Herman-George van Loenhout qui a choisit ce pseudo français.
Le dernier des Mohicans du Summer of Love de
1967.
ARMAND.
Le Hippie aux cheveux de feu.
Protest-singer Hollandais, Armand est devenu « culte » avec une chanson : « Ben Ik Te Min ? ».
Il est décédé en 2015.
Ensemble, nous allons découvrir ce personnage haut en couleurs.
Herman-George van Loenhout est né à Eindhoven le 10 avril 1946, il y a grandi, étudié et a débuté sa carrière de musicien dès 1964.
Eindhoven c’est le berceau de la multinationale Philips, du constructeur automobile DAF et d’autres industries de pointe…Il y a une population bourgeoise et assez puritaine et celle des travailleurs.
En 1964, l’influence des Beatles, Rolling Stones, Kinks, Yardbirds permet aux jeunes Hollandais de bousculer cette bourgeoisie anti-jeunes.
Herman s’intéresse aussi aux groupes de rock, il joue dans un groupe d’amateurs, guitariste et chanteur…
Mais, l’écoute de chansons de Bob Dylan va l’orienter vers le folk-song : guitare/harmonica.
Il est très influencé par Dylan, Woody Guthrie, Pete Seeger et Joan Baez…
Il devient chanteur beatnik dès 1965, adopte le surnom Armand, car il est de la même famille que Donovan et Antoine…
Il écoute « Catch the wind » de Donovan, « La Guerre » et « Pourquoi ces canons ? » d’Antoine, le beatnik Français dont il traduit les paroles.
Engagé par la société discographique Philips, il enregistre son premier disque : »En nou Ik ‘ » = « Et bien MOI ! » avec déjà des paroles critiques.
Le mouvement PROVO va attirer l’attention des jeunes vers tous ces chanteurs de protest-songs.
Le succès n’est pas au rendez-vous pour Armand, il persévère dans la veine folk-song, enregistre un second single : « One of them is me »…
Trois mois plus-tard la radio libre « Radio Veronica » passe la face B du single : « Ben ik te min ? ».
Cette chanson va rester de nombreuses semaines en tête des meilleures ventes en Hollande et même à l’étranger…
« Ben ik te min ? » est une chanson contestataire dans l’esprit de la jeunesse batave, une critique du matérialisme, de la bourgeoisie, des rapports avec l’argent…Avec des mots très crus, Armand pose des questions : « Suis-je trop petit ? Parce que tes parents ont plus d’argent que les miens. « Te min « étant perçu comme petit dans la misère.
« Suis-je trop miséreux ? Parce que ton père conduit une plus grosse bagnole que mon père…
Le refrain martelé avec un jeu de guitare acoustique et suivi d’une ligne «Dylan » à l’harmonica fait mouche auprès des jeunes.
Avec cette chanson, Armand entre dans l’histoire du Nederbeat.
A l’affût de tout ce qui se passe ailleurs en matière musicale, Armand suit de près les groupes américains de la côte ouest : The Mama’s and the Papa’s, Barry Mc Guire, The New Christy Minstrel’s, Jefferson Airplane, Grateful Dead, The Byrds et un certain Scott Mc Kenzie qui connait le succès avec « If you go to San Francisco… »
Armand compose « Blommenkinders » ou « Les enfants-fleurs » qui assure sa renommée, il est considéré comme le chanteur Hollandais de la génération hippie : cheveux châtains-roux, bouclés, des tuniques colorées, des colliers, des clochettes, guitare et porte-harmonica, il se produit partout avec le même accueil chaleureux du public.
Il passe souvent au programme de Avro’s top pop, il devient progressivement un bon vendeur de disques pour Philips.
J’ai eu l’occasion d’entendre ses chansons à la radio flamande, j’ai adoré « Blommenkinders » que je fredonnais sur la route en 1967 !
Fin août 1967, le Festival Jazz-Bilzen en Belgique programmait ce qui se faisait de mieux en ce Summer Of Love : Adam’s Recital, Armand, Wannes Van De Velde, Baudewijn de Groot, Ferré Grignard, The Pebbles et Procol Harum…
De retour d’un trip dans le sud marocain, j’ai pas déposé mon sac de couchage, je suis parti en stop pour Bilzen.
Le vendredi 25 août 1967, j’ai assisté sous le soleil, aux prestations des différents groupes et chanteurs.
Armand se présente seul sur scène, guitare acoustique, porte-harmonica, habits hippies, cheveux bouclés, l’air sympa, tous les hippies sont Hollandais ou Flamands, ils font une ovation pour le chanteur qui termine son set par ses deux grands succès.
Armand continuera à écrire des protests-songs, avec des paroles qui déplairont au label Philips, le fameux « Laat maar » ou « Laisse aller. ».
Il se lie d’amitié avec le chanteur-junkie Wally Tax, il fréquente le Fantasio, le Paradisio et autres endroit connus d’Amsterdam.
Il devient aussi un fervent partisan de la légalisation des drogues douces.
Enregistrant toujours des chansons sous de petits labels pour garder cette liberté artistique dont il a besoin, Armand poursuit sa carrière en sortant six albums de 1971 à 1981.
Un succès à nouveau avec : « Tandem au Maroc » et « Lijpe Harrie » en 1970.
En 1979 : »The Hascich Man » et “Waar is de rest ?”.
1996, il fête ses 50 ans avec un album : « A tribute to Armand »
En 1997 : “Ben ik te min ?” en version ska et instrumental.
Souvent interviewé à la télévision, Armand donnait son avis sur tous les sujets sociétaux, revenant sans cesse sur son combat pour légaliser le cannabis, il sortait alors son shilum, le bourrait de marijuana et tirait d’énormes bouffées, suscitant des attitudes contrastées chez les journalistes.
A la mort de son ami Wally TAX, chanteur de rock, il a interprété en acoustique tous les succès rock’s du groupe The Outsiders, un grand moment de télévision.
Il était devenu un personnage facilement reconnaissable : habits colorés, longue tignasse d’un roux flamboyant, fumant ses joints, avec un air sympa, il n’hésitait pas à jouer partout, en rue, dans des cafés, sans se prendre au sérieux. Marié à deux reprises, s’occupant de ses enfants, il a été à nouveau sous les projecteurs en participant à l’émission TV : « Op Volle Toerens d’Ali B » semblable à « Nouvelle star ».
Regain de notoriété, il joue avec le groupe The Kik, en juin 2015, il sort un nouvel album qui connait un bon succès.
Suivi d’une mini-tournée en Hollande, et dans une salle en Belgique à Kessel-Lo, quelques semaines avant son décès le 19 novembre 2015.
Armand restera un chanteur « culte » par sa chanson « Ben Ik te Min ? », un hippie sympa, un avocat de la légalisation des drogues douces…Pas mal pour un mec qui disait : « Ne prenez pas la vie trop au sérieux, vous ne survivrez pas de toute façon… »
A méditer.
So long ARMAND…
JMC CROCMORT avril 2021.
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Gratuit et en stéréo :
http://leoncobra.canalblog.com/archives/2020/05/23/38315064.html
+ La fabuleuse épopée du Rock:
http://leoncobra.canalblog.com/archives/2014/06/09/30042623.html
à suivre ...