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Le Tréponème Bleu Pâle
9 janvier 2021

Avant la ROUTE ...

 

... Les grandes vacances

 

 

Costa brava show

COSTA BRAVA SHOW... un récit croisé JMC CrocMort-Léon COBRA

 

1°) FLAMENCO-ROCK

 

ROCK in the Casa…

1965-1966 Souvenirs de la Costa Brava.

Tony Ronald Y Sus Kroner’s et Los Tomcats.

 

1965 : c’est l’année des cheveux mi-longs pour les mecs et des jeans blancs serrés, pour les filles ce sont des jupes courtes et des « tennis blancs » et le style « Courrèges »…

C’est aussi l’année des Rolling Stones avec « Satisfaction », des Who avec « I can’t explain », des Animals avec « The House Of The Rising Sun », des Zombies avec « She’s not there », de Barry Mc Guire et de Bob Dylan…

The Beatles viennent de sortir le merveilleux : « Ticket to ride ».

Juillet, destination vacances : Lloret de mar sur la Costa Brava, un voyage en train assez ennuyeux et en famille.

Un appartement en location face aux arènes.

La plage avec le plein de touristes Hollandais, Allemands, Anglais et Français, des cailloux remplacent le sable, la mer est bleue et le soleil au zénith.

 

CRoc casa

JMC CrocMort / 1965

 

On bronze tous en rangs d’oignons, avec crème protectrice et lunettes solaires.

En soirée, on glande le long de la plage, dans les petites rues du centre-ville, on essaye de draguer des petites Anglaises…

Lloret ressemble à toutes les stations balnéaires, des bars où la sangria coule à flots, des dancings bondés où on se marche sur les pieds en dansant…

Bref des vacances en famille inintéressantes.

Des affiches placardées sur des murs ont attiré mon attention : un groupe de rock vient jouer plusieurs soirs au dancing « La Casa », c’est en plein air, à l’entrée il y a toujours beaucoup de jeunes…

Le nom du groupe : « Tony Ronald Y Sus Kroners », ils semblent être à la mode : chemises satin noire, pantalons blancs, cheveux longs…

 

ronaldespia

 

Je me renseigne sur la provenance du groupe, des Hollandaises me confirment que c’est un chanteur assez connu du côté de Arnhem (Pays-Bas), mais qui est aussi une vedette du rock Espagnol.

Je règle le droit d’entrée en pesetas + une boisson gratuite : una cerveza San Miguel por favor !

La Casa est un immense dancing en plein air, les gens dansent sur tous les rythmes diffusés par une sono assourdissante, du rock, des slows, des twists et parfois un peu de flamenco.

Il y a un podium où se produisent les groupes musicaux, des jeux de lumières bleues et rouges clignotantes.

Comme je suis seul, j’ai pas envie de danser, je m’approche de la scène pour assister au show de Tony Ronald et de ses « couronnes ».

Une présentation rapide en Espagnol et en Anglais, les 4 musiciens démarrent à fond de balle par un « Hippy Hippy Shake » hurlé par le chanteur-guitariste…

Suivent dans le désordre des titres des Beatles : « Love me Do », « I want to hold your hand », « All My Loving », « I shouldn’t know better”, “It would be long”, “She Loves You”…

C’est un solide groupe de rock qui interprète sans difficultés les grands succès du moment.

Un moment plus calme avec une version de « Besame Mucho » puis des instrumentaux dans le style « shadow » dont le fameux morceau : La Comparsa.

Quelques chansons en Espagnol pour le public local…

Puis le rock reprend ses droits avec « The Girl can’t help it », « Tutti Frutti », « Lucille », «Betty Jean » 

Le batteur est parfait, les deux guitaristes connaissent leur boulot, le chanteur se déplace avec aisance, il secoue sa longue tignasse noire à chaque déhanchements qui fait frémir les jolies touristes si bien bronzées.

Je suis retourné plusieurs fois à « La Casa » pour voir évoluer Tony Ronald, je garde le souvenir d’un super groupe de rock.

 

tony ronald

 

TONY RONAL Y SUS KRONER’S.

D’origine Hollandaise, Siegfried Den Boer Kramer s’installe à Barcelone à la fin des fifties, il chante et compose avec son frère Kurt sous le nom de Kroner’s Duo qui s’adjoint d’autres musiciens pour former Tony Ronald Y Sus Kroners, ce groupe joue du rock et du twist, même du hully gully.

Dès 1963, le groupe commence à connaître un certain succès dans les dancings de Barcelone et le long de la Costa Brava, Tony assure le chant et la guitare, en Espagnol et en Anglais, il reprend avec facilité les premiers titres des Beatles, des Animals et d’autres groupes Anglais.

Le groupe enregistre quelques titres qui se classent dans le hit-parade Espagnol où ils côtoient Los Brincos, Los Blue Diamonds, Los Tomcat’s et bien d’autres…

Il débute une carrière solo qui va lui assurer un grand succès dans les pays hispaniques : « HELP (Get me some help) suivi de : « I love you Baby », il poursuit avec des reprises des Beatles, des Monkees et de Little Richard.

Dès 1977, il devient producteur musical pour des groupes Espagnols, mais il poursuit sa carrière de chanteur soliste à Barcelone, c’est dans cette ville qu’il s’éteint le 3 mars 2013.

Tony Ronald a eu une longue carrière musicale de la fin des fifties à 2013, laissant le souvenir d’un parfait interprète du Mersey Beat à la sauce de Liverpool, mais aussi de chansons pop acidulées en Espagnol et en Anglais.

Ses titres de gloire : La Comparsa (instrumental) 1964.

1965 : Bailemos Hully-Gully, Betty Jean, Twist Amor, Besame Mucho.

1966 : Russian spy and I, Boys and I miss you.

1971 : Help, help me

1972 : I love you Baby

1988 : Buenas vibracionnes

2004 : Grandes Baladas et Tony Ronald Canta Rocks Classicas.

J.M.C. CROCMORT décembre 2020.

 

Costa cobra

Léon Cobra / 1965

 

Vengan chicos, vengan chicas a bailar
Todo el mundo viene ahora sin pensar
Esto es muy fácil lo que hacemos aquí
Esta es la yenca que se baila así

1965. La Yenca. ON dansait sagement là dessus dans toutes les boites des Baléares. Une sorte de madison…

la yenka

Mes vieux avaient loué une maison à Cala Ratjada à Majorque avec des amis et leur fils.

C’était plutôt cool: baignade, oursins, paëlla, sangria, pêche à la raie, tennis et bronzette jusqu’au jour où j’ai entendu les Byrds jouer Mister Tambourine Man de Dylan. Ce soir là, je me suis jeté dans l’eau du petit port sous le regard médusé des touristes allemands.

byrds

Tous les soirs à le même heure, je repassais devant le café espérant entendre de nouveau cette maudite chanson...

 

La suite ... Demain !

 

La Comparsa

 

 

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