AVANT la ROUTE (2 ) ...
... El LIBRO del VERANO
ROCK in the CASA
par
JMC CRocMOrt
PART 2 : a tu vera...
1966 : c’est l’année beatnik, mes cheveux ont poussé, la mode a changé, les jeunes s’habillent « Carnaby Street », on assiste à plus de concerts rock, à Wolu-City j’ai vu le groupe des Yardbirds avec Keith Relf et Jeff Beck.
En juillet, je décide de voyager comme le chanteur Antoine : en stop !
Cela prend quelques longs jours pour descendre vers Collioure et la frontière Espagnole, je fais du camping mi-sauvage.
Je descends vers la Costa Brava comme beaucoup d’autres jeunes chevelus, je me suis arrêté à Playa de Aro au camping Cala Go-Go où règne une ambiance décontractée.
San Feliu de Guixols est très beau, mais je m’installe à Lloret de mar au camping de Fanals.
C’est assez proche du centre de Lloret, j’y descends pour y passer mes soirées et mes nuits dans des cafés où on sert des boites de calamarès à l’huile et de la sangria, je fréquente aussi les dancings « La Casa », « L’hacienda » et le « Xaine » qui est à côté de l’hôtel du même nom.
Il y a beaucoup d’ambiance et d’animation dans cette petite station balnéaire, certains groupes de rock assurent de bons concerts tout le long de la costa.
C’est de nouveau à « La Casa » que j’ai vu le groupe de rock Britannique qui a un succès grandissant en Espagne : Los Tomcat’s !
Un événement que ce concert, car j’ai déjà vu des groupes anglais comme The Animals, The VIP’S, The Yardbirds et The Kruzads, mais là j’ai été surpris par la qualité et l’originalité de ce groupe !
Le dancing affiche complet pour la venue des Tomcats, cinq chevelus envahissent la petite scène avec les lumières rouges et bleues qui clignotent, à la guitare basse on reconnait le sosie de Brian Jones, le chanteur est tout habillé de noir, mèche rebelle sur le front, un clavier, un guitariste sautillant, et des roulements de caisse claire assurés par un batteur très nerveux !
Un morceau instrumental style hispanisant pour recueillir de chaleureux applaudissements, puis le concert commence à décoller version Swinging London : « Get off my cloud » eh oui des « Pierres qui roulent » et avec un rythme infernal, le chanteur assure avec le bassiste une franche filiation avec Jagger/Jones ! Le public est conquis, on comprend que ce groupe se classe au hit-parade Espagnol, les musiciens sont compétents, leurs interprétations sont étonnantes, l’utilisation de la flûte, des congas donne un relief à : « For Your Love », « Satisfaction », « Roadrunner », « Somebody help me », « 19th Nervous breakdown » et une version sanglante de « Paint in Black » suivie par le succès des Mama’s and The Papa’s : « Monday, Monday »…D’autres chansons que je ne connaissais pas, mais du British Beat superbement maîtrisé…Los Tomcat’s terminant sur une note Beatles avec « Yesterday »…
Ce groupe vaut largement tous ceux qui passent actuellement sur les scènes Londoniennes.
Un très bon souvenir de mes vacances « beatnik » de 1966.
THE TOMCATS :
L’histoire du groupe débute avec The Dreamers qui jouent du Rythm’n’Blues façon Bo Diddley et Chuck Berry, ils deviennent The Tomcats en 1965, composés du chanteur-guitariste Tom Newman, du bassiste Alan James, du guitariste Peter Cook, du batteur Chris Jackson.
A Londres, il y a le groupe The Second Thought’s qui joue aussi du Rythm’n’Blues, avec la particularité d’employer des congas, une flûte et des claviers…
Les deux groupes splittent en 1965, certains musiciens se retrouvent à jammer ensemble et reforment The TOMCATS avec Newman au chant, James à la basse, Tony Duhig à la guitare, Jon Field aux congas, flûte et claviers et Jackson toujours aux drum’s !
Ce sont tous d’excellents musiciens, d’habiles compositeurs aussi, ils décident de déménager vers l’Espagne où ils obtiennent un très bon accueil à Madrid.
Le succès est au rendez-vous pour Los Tomcat’s en 1966, avec des concerts à Barcelone, sur la Costa Brava, dans les îles Canaries, à Madrid, le groupe se classe bien dans les ventes discographique grâce à leurs reprises des Rolling Stones. En 1967, Tom Newman retourne à Londres, y retrouve son ancien guitariste Peter Cook, tous deux commencent à écrire de nouvelles chansons pour The Tomcats, mais dans la veine psychédélique.
En 1968, le groupe change de nom et devient JULY, obtient un contrat d’enregistrement, est géré par Spencer Davis. Un premier 45 tours sort avec les titres : « My Clown » et « Dandelion Seeds » des morceaux magnifiques mais sans succès, de même l’album « JULY » qui fut un échec total.
July se dissout en 1969, Peter Duhig le guitariste intègre Unit 4+2 puis Jade Warrior.
Newman a sorti des albums solo, a produit Mike Oldfield (Tubular Bell’s), et l’album « JULY » est devenu culte auprès des amateurs de rock psychédélique avec de fréquentes rééditions.
Le dernier album de JULY est sorti en 2020 : The Wight Album !
Deux groupes de rock représentatifs des sixties, qui ont un certain succès en Espagne, et ont laissé d’agréables souvenirs aux jeunes qui ont passé leurs vacances sur la Costa Brava.
A redécouvrir avec le nouvel album de JULY et « Running at the Shadows » des Tomcats.
J.M.C. CROCMORT décembre 2020.
Franco de port.
Quelques notes de musique bas de page signées Léon Cobra.
1966. La 2CV s’est arrêtée à Playa de Aro. Elle fumait. Même programme mais sans les parents.
Il y avait une discothèque qui balançait de la variété merdique jusqu’à minuit. Et enfin on avait droit aux Rolling Stones, onze minutes de Goin’ Home, le titre phare d’After Math ; ça se méritait.
Cette photo prise au camping de San Feliu avec quelques Beatnicks français rencontrés sur place m’a longtemps fait penser à une photo des Pretty Things parus dans SLC.
La crasse, les poubelles et notre look de rebelle à dix pesetas, tout y était !
Léon Cobra au camping San Feliu / Août 1966.
ATTENTION ! Ne pas confondre !!!
Tomcats était le nom du premier groupe rockabilly de Brian Setzer, avant de devenir les Stray Cats, nettement plus connus du public. Les Tomcats se composaient de Brian Setzer à la guitare et au chant, de son frère Gary Setzer à la batterie et de Bob Beecher à la basse.
Los Tomcats: Get off my cloud
FIN