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Le Tréponème Bleu Pâle
16 juin 2018

Médiators brisés ...

 

... Juste le minimum

 

temps perduLOGO

 

à la Recherche du Temps et aussi du Pain Perdu…

épisode 2

 

Il y a foison de groupes de rock français oubliés ou perdus de vue et, même « sacrifiés » sur l’autel du rock.

C’est une seconde exploration dans le passé pour redécouvrir ces petits joyaux musicaux.

A tout Saigneur Tout Honneur : Patrick EUDELINE et ????

ASPHALT JUNGLE…Les rois du bitume…

C’est l’archétype du groupe français réalisant un copié/collé de ce qu’est un groupe punk anglais, mais chanté ( ????) en français.

What else ? NOTHING.

Patrick Eudeline est rock critic au journal Best depuis 1974, il a des accès musicaux que d’autres ne peuvent avoir, il flashe sur la nouvelle scène punk de Londres, il se sent lui aussi « punk » ?

D’où une dégaine et une attitude « punk », cela débouche sur la formation d’un groupe « punk » de Paris.

On en cause de ce groupe dans la presse, le bouche à oreille fonctionne bien aussi et il y a des concerts avec tous les artifices « punk’s » !

Au début c’est Eudeline comme chanteur ( euh chanteur ???) et un guitariste Rikky Darling auxquels s’ajoutent guitaristes et divers batteurs…Un single est produit par Richard Pinhas du groupe HELDON : « Déconnection » en 1977.

Second single toujours en 77 : « Planté comme un privé », suivi du seul morceau décent de ce groupe en 78 : « Polly Magoo ».

La chanson est speedée à mort, la voix est assez médiocre mais c’est du punk.

Des prestations scéniques assez bordéliques, le groupe soigne son image de punk’s no future etc…Une participation au festival punk de Mont-de-Marsan en 1977 qui a créé un certain engouement pour le groupe de la part d’un public branché.

Ayant suivi la scène « punk » à Londres, Bruxelles et Amsterdam, je n’ai jamais été enthousiasmé par Asphalt Jungle, même si le groupe se revendiquait des Flamin’Groovies ou autres New York Doll’s dont je suis FAN absolu !

Je suis content que Patrick Eudeline a poursuivi sa route de rock critic et de romancier rock’n’roll…

Un groupe de rock totalement « surfait » !

Dans le style du groupe punk de Plastic Bertrand : Hubble Bubble…

Une seule chanson valable : « Polly Magoo » que l’on retrouve sur une compilation : Golf Drouot.

AsphaltJungleBack

ASPHALTE JUNGLE par le commando graphique BAZOOKA

 

PAPOOSE…La squaw attend devant le wigwam…

Ce groupe s’est formé début des seventies, très vite un single est enregistré en 1971 : « Julie » et « Marie song » ou la technique des musiciens est déjà affirmée.

C’est en 1972 que PAPOOSE se compose d’un guitariste, bassiste, claviers et de deux drummers.

Les compos du groupe sont en français mais avec beaucoup d’harmonies vocales.

La musique est rock’n’roll mais du style progressif et s’apparentant quelquefois à Franck ZAPPA…

Il y a aussi une filiation musicale avec le groupe Martin Circus, mais ils sont aussi très glam-rock sur scène…

Ce sont des musiciens chevronnés, leurs concerts sont colorés et le public apprécie leur originalité.

Ils sortiront 5  SP de 71 à 73 et un LP.

Le titre le plus connu, qui passait régulièrement sur les ondes est : « Moi Tarzan et Jane ».

Mais, toutes les chansons ont un sacré rythme rock, les harmonies vocales peuvent monter très haut, les deux batteries permettent aussi de speeder et augurent déjà les prémices du son des Ramones.

Les collectionneurs sont gâtés avec les quarante- cinq tours de Papoose.

A écouter : Le Roi Soleil, L’Homme de Cristal et Moi Tarzan et Jane.

 

OTH…Des cendres sous les pieds…

C’est en lisant Best et Rock’n’Folk que j’ai eu connaissance du groupe OTH, le nom m’avait tout d’abord intrigué, puis leur agenda de concerts très important.

En ce qui me concerne, OTH est le groupe rock underground français, il est devenu « culte » au long de sa carrière de 1978 à 1991.

Les musiciens ont des caractères bien trempés et ils ne font pas beaucoup de concessions, ils font parler d’eux dans leur ville de Montpellier en organisant un concert-pirate pour protester contre le manque de salles pour des groupes rock.

Cela leurs vaut de faire la une de la presse locale et nationale.

Le groupe se compose d’un chanteur-harmoniciste, deux guitares, une basse et une batterie…

Dès le départ, le groupe fait des scènes en Allemagne et en Espagne, ils enregistrent quelques titres sur cassette.

En 1982, le groupe gagne un concours rock et sort son 45 t : « Musique atteinte ». Ce disque a un bon impact sur leur public, mais OTH préfère sa liberté et rompt son contrat avec RCA.

Ses fans deviennent plus nombreux suite aux nombreux concerts donnés.

1984 : premier 33 t : « Réussite » qui est une sacrée réussite avec des titres-phares comme « SS super sordo », « On est tous des acculés » et « Interdit aux chiens ».

Suivi d’un live : « Cœur et cuir ».

Second 33 t en 1986 : « Sur des charbons ardents » traduction française du nom du groupe : On Tenter Hook.

Gros succès pour : « Le Rap des Rapetous ».

OTH assure un maximum de concerts dans toute la France, en 1987 un nouveau 45 t : « Animal Fatal ».

1988 : 3ème 33 t : « Sauvagerie », le  groupe joue au Canada.

1989 : apparition au Printemps de Bourges.

1990 : 45 t « Les révoltés du bloc B » et un nouvel album « Explorateur »

1991 : séparation du groupe qui laisse comme testament musical : un live intitulé : « Un dernier pour la rue »

OTH c’est du rock underground, sauvage comme The Primitiv’s, c’est un son puissant « noisy » sans concessions, en fait c’est du ROCK OTH.

Que retenir de ce groupe ? « Le Rap des Rapetous », « Les Révoltés du Bloc B »,  « Animal Fatal , « Interdit aux Chiens » qui a la couleur musicale des Sex Pistols, et « Je suis sous tes reins ».

Sur scène, OTH déménage « grave », le chanteur assure le spectacle, le batteur Beubeu est efficace et le guitariste solo est très bon.

OTH

MAGNUM…Même des Jéroboams ??? Pschiiiiiiiiiittt…

MAGNUM c’est l’équivalent français des supers groupes comme : The Cream, Blind Faith ou Traffic.

En 1975, le groupe se compose de : Joe Leb ex chanteur des Variations, Patrick Verbeke dit Bec Vert ex Alan Jack Civilization : guitare, Jacky Chalard ex Dynastie Crisis : basse, Alan Jack ex Alan Jack Civilization : claviers, Jean-Pierre Prévotat ex Triangle : batterie, Koko Ameziane ex Sharks et Total Issue : percussions.

Des pointures « rock » qui partagent un goût certain pour renouveler le genre en France.

Joe Leb a une voix solide, il est charismatique et c’est une véritable bête de scène.

J’ai eu l’occasion de le voir à Bruxelles avec Les Variations et, je confirme qu’il est exceptionnel !

Patrick Verbeke est un as de la six cordes, il dégaine en rock et en blues avec une facilité qui ne sied qu’aux supers musicos.

Jacky Chalard est le bassiste parfait pour accompagner Verbeke, ils ont des atomes crochus lorgnant vers Vince Taylor.

Alan Jack est aux claviers, il a joué avec toute la crème des musiciens rock Français.

Jean-Pierre Prévotat est l’ancien batteur du groupe Triangle qui a connu un certain succès.

Enfin Koko est aux percussions, il a joué avec les Sharks qui ont accompagné Ronnie Bird pendant sa période rytm’n’blues…

MAGNUM devait casser la baraque !

Le groupe sort un 45 t en 1976 : Rock’n’roll Nicole et L’Américaine.

Puis un 33 t « Coq Rock » on y retrouve les 2 titres du SP avec « La loi de la rue », « Tarzan, Tintin, Zorro et cie », « Dans les rues de Londres » et « V’la le bon temps », « Un palace et des filles », « Rien »…

J’adore le morceau « La loi de la rue » Patrick Verbeke utilise beaucoup sa pédale wah-wah et la voix de Joe est aussi puissante que celle d’Hallyday.

« Les rues de Londres » est un très bon blues-rock et Joe assure à la perfection suivi des autres musiciens.

« V’la le bon temps » a une connotation folk-country-rock intéressante.

« Rien » est la ballade rock des 70’, Joe Leb prouve qu’il est et restera un super chanteur.

Ce 33 t est devenu un collector au fil des années.

Après des changements de personnel, le groupe ne connaissant pas le succès escompté, se sépare en 1978.

Un des meilleurs groupe de rock Français disparaissait, ne laissant qu’une petite trace de son talent.

 

Magnum

 

Les DOGS de Rouen…La caravane passe, les DOGS aboient…

Ce groupe est le Rock’n’Roll à lui tout seul : de l’énergie, pas d’artifices, des bons choix de morceaux, des musiciens qui en veulent et bref : les DOGS déménagent la baraque et secouent le cocotier musical français…

Dominique Laboubée ne peut nier une filiation musicale avec Ray Davies des Kinks, ce mec a la classe, une bonne voix, il aime le rock’n’roll, est très bon guitariste et très charismatique…

Un vrai DANDY du rock.

En 1973, Dominique essaye de former un groupe : les Dogs.

Ils jouent des reprises des Kinks et d’autres groupes british’s, ils ont déjà une sacrée présence sur scène et la revue Rock’n’Folk en parle après un concert au Golf Drouot.

Mais, le groupe n’a pas encore trouvé la bonne formation, c’est la rupture en 1976.

Dominique et le batteur d’origine Michel Gross se mettent à la recherche d’un bassiste, c’est Hugues Urvoy qui s’y met, c’est d’abord un trio qui compose les Dogs, mais en 1977, ils sont rejoints par un second guitariste Jean-Yves Garin.

Ce sont des compositions de Dominique qui constituent les 2 premiers 45 t. enregistrés chez Mélodies Massacres

Fin 1978, ils sont à nouveau en trio, ils signent chez Phonogram pour laquelle deux albums et un 45 t sont réalisés.

Les Dogs donnent de nombreux concerts dans toute l’Europe.

En 1981, le groupe accueille un clavier : Antoine Massy.

Ils enregistrent chez Epic/CBS, le groupe est bien en place, ils sortent deux albums magiques et magnifiques : « Too much class for the neighborough » (1982) et « Legendary Love » (1983).

Avec le succès de ces deux albums, ils assurent des concerts partout dans le monde…

Des changements de musiciens et d’autres albums de 1984 à 1989 avec le départ du batteur d’origine Michel Gross, les Dogs enregistrent des albums « tribute to….. », les concerts se poursuivent avec un égal succès  avec pour épilogue : un premier album « live » en 2001.

Lors d’une tournée aux States, Dominique Laboubée est victime d’un malaise sur scène, il meurt peu après.

Le rock français vient de perdre son DANDY.

 

CHICO MAGNETIC BAND…Jimi HENDRIX EXPERIENCE à la sauce lyonnaise…

Ce n’est pas un trio mais un quatuor qui compose la première mouture de ce groupe : Chico and the Slow Death avec comme leader Mahmoud Ayari, vague ressemblance capillaire avec Jimi Hendrix, mais beaucoup plus exubérant dans le style de Arthur Brown et son Crazy World.

Voilà pour les débuts en 1969, Chico alias Mahmoud joue de la guitare et chante, ses idoles sont Jimi, Rory Gallagher et The VIP’s qui vont devenir les magnifiques Spooky Tooth.

En 1970, le groupe se rebaptise : Chico Magnetic Band et l’hexagone va subir la folie rock’n’roll de Chico

Au début, le groupe enregistre des reprises Hendrixienes, même un 45 tours jamais publié, puis sous leur nouveau nom  un SP pour CBS : « Pop or not » et « Inverse Pop »…

Chico est de plus en plus « cinglé », son comportement est au paroxysme du rock’n’roll, le second guitariste Bernard Lloret quitte précipitamment le groupe, remplacé par Bernard Monneri qui apparait sur la pochette du disque.

Juillet 1970, Chico Magnetic Band enregistre en quelques jours un album, puis part en tournée avec un certain succès au vu des prestations de Chico, même les rock critics anglais en font l’éloge.

Bref, tout est bien parti pour nos Hendrixiens, mais Monneri quitte le groupe, remplacé par différents guitaristes assez talentueux, c’est la marque de fabrique du groupe : de longs solos de guitare bien saignants dans le style de Rory Gallagher.

Nos lyonnais s’installent près de Paris, ils vont écumer les petites salles et rencontrer des succès au Gibus et au Golf Drouot.

L’album chez Vogue de 1971 se vend très mal malgré de bonnes critiques, idem pour leur dernier 45 tours en 1972 : « Girls of Ocean » et « Phantasm ».

Le groupe finit par se séparer.

Chico Magnetic Band est un groupe de scène, bien dans son époque, mais les longs solos de guitare vont bientôt être dépassés et personne ne peut égaler le Maître Jimi Hendrix.

 

Nous terminons ici notre seconde recherche des groupes oubliés ou disparus…

Il reste encore beaucoup de « coups de cœur » à découvrir avec : Electric Callas, A 3 dans les WC, La Souris Déglinguée, Marquis de Sade, Taxi Girl, Gamine, The Blessed Virgins, Oberkampf, Elmer Food Beat, Catharsis qui feront l’objet d’un prochain article…

Bonne découverte.

J.M.C. CROCMORT juin 2018.

 

Dogs - The most forgotten french boy

 

 

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