GUEST STAR VIII
Jean
AZAREL, né en 1954
« dans l’octobre blond du Saint Laurent » (Montréal / Canada). Marié
à Anne Kerzéas (peintre céramiste), deux enfants de 26 (Jean-Cédric) et 20 ans
(Hervine).
Marqué par
la personnalité de son père trop tôt disparu, journaliste, homme de télévision
au temps du service public (l’ORTF), et poète, gribouille des petits romans
policiers et des histoires de cow boys et indiens à l’âge de 8 ans.
Ecrits
foisonnants et débridés dans les années de l’après 68 sous l’influence de la
« Beat Generation » et de l’underground (Kerouac, Pélieu, William
Burroughs) dont subsiste un recueil récemment réécrit et édité :
« Passage du Mortel » (« l’Itinéraire des Poètes »).
Après une
période de renoncement et de silence, retour à l’écriture en 1997, nourri notamment des œuvres de Luc Dietrich, Rainer
Maria Rilke, Léonard Cohen, les scandinaves Jens Peter Jacobsen , Johannes
Jensen, Kerstin Ekman.
Observateur
du monde dans ce qu’il a d’humain et d’inhumain, puise ses thèmes dans la
comédie sociale du quotidien, sur le bord des rivières et les pentes
granitiques du Mont Lozère. Fabricant d’œuvres éclectiques où se succèdent
violence grinçante et romantisme quasi mystique…
Biblio : « Trois trous dans la
fièvre » (Collection Saint Germain des Prés), « Passage du Mortel » (l’Itinéraire
des Poètes »)
Revues : Souffles, Epistoles, Chroniques
Errantes, Cahiers du Sens. Lectures (Lodève, Montpellier), et grâce à Raymond
Alcovère et l’Instant du Monde, œuvres croisées (peintre, photographe)
En chantier : « Itinéraire de l’eau à la neige » (poésie), « Papy Beat Generation »(collectif, avec Alain Jegou et Lucien Suel), « L’écho des cavatines » et « Dépeçage à vif de l’humain » (romans)
Alain KUGEL
« N’avez-vous point remarqué, tout est affaire
de touffeur. La touffeur est partout et notamment à l’heure de la touffe par
les fouteurs de derme. Impossible de se faire remarquer par les
intelligentsciées et les litté-rats terreux si le mot touffeur n’est pas
employé au bon moment, de préférence dans le premier paragraphe. La noblesse du
terme en impose. Foin de son
impérialisme. Dans les soirées en bottes people, placez rapidement touffeur
dans la conversation et vous ferez fondre la nana glacée. Buvez, baffrez,
operculez, contractez. Mais restez vigilants. Il viendra un moment, décidé par
la nomenklatura gauche- droite, où la touffeur sera out. Gare à l’uppercut si
vous n’esquivez pas la tentation de placer l’indésirable au sein du débat.
D’ailleurs les intellectuels du plastronnat français de l’écricanaillerie s’en
inquiètent. Par quoi sera remplacée, forcément bientôt, mais quand dites ma chère, la touffeur ?
Angoisse du lendemain. Crainte de la pensée multiple. Une seule solution :
passer d’un salon à l’autre, saisir le bon sens mais c’est bien sûr près de
chez vous les plus huppés du gratin d’écriture. Guetter le mot nouveau qui
vient puis revient et revient encore dans les conservations distinguées.
Epuisant ? Certes, mais le chèque up est à ce prix.
J’attache d’ailleurs du prix à la littérature et ne suis pas le seul. Petite Pilule D’Amertume affirme qu’à la prochaine rentrée le Renaud bon dos baissera de deux pour cent dans les gondoles à Denise de la grande distribution. Banco chez Casino ? Christine Angot Auchan avec Jardin ? Embouteillage Sollers – Bruckner au Carrefour ? Desforges Lidl des vieilles ? Le tout est d’avoir des E.D. Un coup de well bec par ci, sabre au Leclerc par là… J’irai cracher sur Nothomb. Ne Suze que si l’on sent Serres. Bernard Henry haut les vits. Médis six ou sept fois, mais pas de mépris, la littérature mérite ses Prisunic. Que la porte s’ouvre et le gond court. Mieux vaut ça plutôt que le con s’gourre. Mais dans ce monde, quand on est petit, difficile de rester un gnome libre. »
I
/ DES SCAPULAIRES DE
FROID GRIS
Avons essayé de décoller ce
matin de super radiateurs pourris du fion et vomissant
Chiures couchées à la suite
des chiens perdus huant Jack Lang
Saloperie de temps grésillant
Halte aux lois du
marché / près du barbecue barbe bleue ébarbe la barbue barbelée de Barbie
Bushmills à la bouche Bush
met dans le mille / le boucher bouche bée en babouche prépare des saucisses de
chair reconstituée Paris Hilton
(Dix fois elle masturbe
trois bananes pelant de froid sous le sommier / la langue humaine est bœuf
carottes)
Gentil d’avoir paginé les
flashes de l’aube mûre même si les hormones de nanisme guettent dans les
landaus plastique / main serrant le robinet d’azur / timbre de l’ombre / gland
gonflé fort comme un chêne / chemin de brandes bandantes : partout le nez
grillé / esclave de pelouses noires
La poisse la poisse
Escarres (celles de
cristaux mouillés) / nez SPLIT « come back baby come back »
dans l’escarcelle des vautours de Wall Street
Fils minces de l’absence tant
redoutée divisée en astéroïdes emprisonne
Bien plus le court circuit
sur le feuillage de marbre / griotte veinée du griot veinard dans la veine
bleutée
Cirrus : nuage très
élevé, 8 à 10 000 mètres, d’aspect effiloché formé de petites aiguilles de
glace
Reviens, l’aiguille plantée
liquide la révolte des peuples
Cocaïne cola bien aimée qui
baise l’autre ??
Contact : Jean AZAREL
Chemin de Cougarri
30 700 BLAUZAC
04 66 22 41 95
Mél : jtlazare@yahoo.fr
Nature morte macabre / chair
de sciure fraîche / Je, je « Je » écoute essoufflé les spasmes des
rues vulnéraires
Habitudes fucky dans la senne
du verbe
Etale le murmure shogun des
gouines autrefois rouges / lassé des règles white spirituelles le show guns
commence
Vos consciences de papier
brûlé / pétard viandox dans le cure dent de craie / lobé au service
Strass pubissitaires tassés
dans les bus mailing
SDF devant un reste de
spaghettis bolognaise : happy nouilleur
Les prénoms de leurs enfants
sont Nasdaq et Nickéi
Laissez nous être
planètes dérivant parmi tant de récurrences sans fin
Alain KUGEL