CHRONIQUES BARBARES ...
... FREXIT
1°) REFLUX
BRUITS
Trop de bruit à mettre en prison ou à enfermer dans des deux pièces-tombes…
SILENCES
Trop de silence dans les camisoles chimiques.
Trop.
J’avais quitté la route asphaltée après le carrefour des banques pillées, après la dernière bibliothèque incendiée, après le dernier Giga Marché éventré, après, bien après…
Je marchais tranquille loin des carcasses calcinée des voitures-béliers. Quelle idée ai-je eu de me retourner ?
J’ai vu l’exode et la déroute.
Tous ces mecs qui poussaient des chariots garnis de victuailles avariées.
Le cercle brisé. On décongèle à tour de bras ; plein soleil mais la connerie,elle, elle ne fond pas ! Cette banquise là est éternelle…
J’ai entendu ce hareng de la Rue Haute crier : Enferme-les dans la camionnette ; c’est de la bonne marchandise surtout la pute borgne !
Ca siphonnait l’essence, les plus saouls la recrachaient en geysers bicolores. D’autres se faisaient cramer.
L’esprit White Spirit… Torches humaines, immolations, mutilations, simples conneries.
Les orgues de Staline distillaient une jolie musique ; ambiance kermesse héroïque… détonations, oriflammes, cagoules, déflagrations, onde de choc, vitesse, ultrasons.
Fallait enjamber les cadavres dépouillés, dévalisés, éviscérés.
Au loin les pick up et les lanceurs de roquettes planqués derrière leur Ray Ban WayFighter.
On ne savait plus vraiment qui tirait sur qui et pourquoi.
L’essentiel était ailleurs, cette orgie de sons.
Trop de notes.
Brondissements, grognements, pétarades, pillages, vagissements, SCHPROUM…
Zim, Znort…Vroum… VROUM !
Trop de bruit.
BRUITS.
Dans le lit des gorilles, il y a des pics d’alphabets à escalader.
C’est un long tunnel. Leurs cris résonnent aveugles amplifiés par l’écho.
Galop. Trop.
BIEN TROP de bruits.
Trop de gens. Peu de place. Un monde qui crève.
Risque d’éboulis ;
Risque de frénésies ;
Trop de risques . TROP
J’ai fui.
Le Président l’avait annoncé : je ne quitterai pas le pouvoir !
Guerre commerciale, guerre climatique, guerres internationales et maintenant la guerre civile, brutale, animale, barbare.
Cuisses écartées, langues coupées.
Villes, femmes, prises, reprises…
C’est un long tâtonnement.
Glueux, vibreux, tranqueux.
Frissons, vapeurs.
C’est une fuite flambée au pétrole.
C’est une fuite filmée au vitriol.
Trop d’inconnues.
TROP
Beaucoup trop.
C’est de la chair vive contre de la viande saignante.
C’est une particule pileuse dans un océan d’excréments.
Trop de crachas.
Trop d’insultes pas assez de vocabulaire.
Pas assez.
ASSEZ
C’est de l’écume, de la bave, de la sueur.
Trop humain.
Trop humaine.
C’est du venin de sable, du plastique d’écorce.
Comme un vent d’ombres.
Trop de bruits. TROP.
Beaucoup trop de monde.
Trop peu de richesse
Comme un vent d’ombres
Vent
OMBRES
Et parmi ces ombres
El hombre,
Un homme de sable, amnésique, échappé du bloc 128,
Qui tient à la main
Un foie de veau. Des vitamines, leur bienfait.
Il en parle sans arrêt…
El hopital psiquitrico de Extramadura
Comme un vent de sable
Une tempête de psychotropes
Comme un sablier géant
Autonomie trois heures
Sans tonalité sans fureur
Hurlement râle
Comme un ronflement
Ere nucléaire… Sanguinaire. .. Plus personne ne veut lire. Juste salir, salir !
La planète appartient aux chefs d'état milliardaires, à leurs mercenaires illettrés, bardés de cartouches,
aux miliciens, aux menteurs, aux combinards.
Ma redingote poussiéreuse…au mont de Cruauté ; comme une frime dérisoire.
Epouvantail en cavale.
Comme un tourbillon.
Vaporeux.
Misérable. Je fuis.
Le maréchal des logis, George Plasma, dégoupille une grenade fumigène qu’il balance au ciel opalescent.
Ecran de fumée.
Il a déserté, il boite bas ; un sniper lui a explosé la cheville droite. Il se traine accompagné d’un enfant soldat, son esclave sexuel et d’une femme obèse qui joue du violon. Je les dépasse.
J' avance encore au milieu d’un groupe disparate.
Un fakir, un somnambule, une cartomancienne, une employée de la voirie municipale de la Hague, un retraité de l’armée de l’air, une ancienne Miss Pays de Loire et un sosie officiel de Brice Hortefeux.
Nuages . Odeurs. Souffles.
Va-t-on arriver à embarquer pour l’autre Rive ?
Y’a juste le greffier, Bébert, ce foutu matou tigré, pas castré, un guerrier sauvage qui vient de bouffer le foie d’El Arana et le bruit, ce bruit, au lointain qui se rapproche comme un tsunami pour nous engloutir.
SCHPROUM…
Zim, Znort…CRRRRR…Splash, gioumpf, Vroum… VROUM !
( Léon Cobra )