DIAFANI ...

... Un autre jour sur la terre

Mon dernier séjour datait de 1990.

Le village était beaucoup plus petit et surtout il n'y avait ni port, ni routes asphaltées.

Les ferries stationnaient au large et le capitaine NIKOS sur son petit bateau de pêche nous transportait jusqu'au navire, les sacs à dos entassées sur le toit de son minuscule rafiot.

Les ânes sillonnaient encore la montagne et pour gagner Olymbos; c'était de la piste.

Peu de souvenirs dansent dans ma mémoire sinon les costumes colorés des femmes et notre logeuse cuisant le pain dans un four au fond du jardin. Où pouvait donc se trouver sa maison ? Sans doute a-t-elle été rasée et remplacé par une nouvelle construction ? Je me souviens d'une crique,d'une murène hideuse et des friands aux épinards ; rien d'autre, c'est consternant...

Le capitaine NIKOS est toujours là. Il a prospéré : un hôtel, une agence de voyage et toujours les excursions en mer vers Saria où les plages lointaines. Il affronte maintenant la concurrence avec un nouveau venu, le Capitaine Manolis, genre capitaine de pédalo comme dirait Méluche, fat, imbu de lui même et nullement intégré au village, ce dernier déambule, raide comme un piquet, courtisant la clientèle italienne, omniprésente ici comme dans tout le Dodécanèse.

Un autre Manolis fait le show. Correspondant local du MOM, véliplanchiste, c'est le seul écolo de l'île.

Il ramasse les papiers gras sur la plage et subit les plaisanteries des mômes.

La vie de Diafani est définie par l'arrivée des bateaux de touristes. Deux ou trois embarcations qui débarquent vers 10H une centaines de toutous qui s'engouffrent aussitôt vers Olymbos dans des bus climatisés. Ils reviendront vers 16H pour une petite baignade avant de disparaître définitivement vers Pigadhia..

Le village retrouve alors sa quiétude... Pour quelques semaines seulement car en août déferleront les Grecs américains pour le rituel du retour annuel au village à grand renfort de dollars !

 à suivre ...