IVRES PENSEURS (2)

1972 ( 3 )

Deuxième et dernière partie

IVRES PENSEURS

( Dernière partie )

-         Tu vois, pas besoin de came. Allez une gorgée et j’enchaîne… Ensuite on termine dans un bal du samedi soir, j’me drague une secrétaire , la plus moche du lot, pas de problème, tu connais mon charme irrésistible, je l’entraine dans un bosquet pour la niquer et hop au moment de conclure, devine le gag ?

-         Un travelo, une fausse moustache ?

-         Putain, sérieux mec, tu devineras jamais ?

-         Quoi ?

-         Une jambe artificielle, elle avait une jambe artificielle !!!

-         Mesdames, messieurs, approchez ! Grand guignol, série b, série XYZ, fin de série, hors série, burlesque, sanguinolent, voici les aventures extraordinaires de Paul Alice Cooper, le tringlot  cinglant, étranger dans son propre cerveau !!! La suite au prochain épisode…

-         Vas chier… T’es qu’une crevure !

-         Pourquoi vouloir paraître odieux à tout prix , Tu dégages des vibrations vachement agressives, pourquoi toute cette haine ?

-         Ras le cul , t’es vraiment qu’un voyeur… Qu’est ce que tu en as à foutre de mon histoire ?

-         Rien absolument que dalle. Je ne te questionne pas, c’est pas la police militaire, il faut que tu te livres uniquement pour toi, pour te libérer… Tu dois être fatigué de casser tous les miroirs.

-         T’es qui, toi au juste ? Freud, le curé d’Ars, l’Inquisition ? Qu’est-ce que t’en as à branler de tout ça ? ça meuble ta soirée mais tu t’en fous comme de ton premier mégot.

-         Peut être pas car moi c’est toi.

-         La culture, on en parlait… Pauvre minable de Hippy, t’as perdu tes colliers, t’as juste gardé le treillis et le signe du désarmement gravé à l’intérieur, planqué, bien caché sous ta chemise

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Les bidasses en furie... Deux scènes inédites... Room 72 & manoeuvres en plein jour... Mourir pour la patrie mais la clope ( la pipe ) au bec... CobraKakiTabaGri...

-         On est pas sérieux quand on lit Missa sine nomine à l’armée…

-         T’es le Xrist !

-         Merci. T’as donc pigé, tu me flattes. Le numéro matricule, il est sur mon lit, pas ailleurs. Regarde mes mains, y’a des traces de nicotine et de cambouis, rien d’autre…

-         J’déconne… Tu sais ce qui s’est passé ensuite ?

-         Pas la moindre idée.

-         J’avais plus une tune pour rentrer. J’ai parié à l’un de ces connards de la Simca 1000 que pour 200 francs j’sauterai dans la fosse aux ours du parc zoologique. Tu me crois, baba ?

-         Tu me fatigues. J’suis raide et j’vais aller pioncer on top of the world mais avant y’a un truc qui me chiffonne. J’voudrai te demander ?

-         Quoi ?

-         Quand on t’a ramassé avec Luis et Gérard au petit matin à la sortie de la forêt de Fontainebleau, pourquoi t’as pas voulu nous suivre ?

-         Vous suivre ? Rentrer à la caserne en bulldozer, tu connais mon standing ?

-         Tu sais bien que le bull, on l’a largué avant d’arriver sur la grande route, on est pas des charlots. N’empêche que si tu nous avais suivi tu rentrais dans les temps… Tout le monde aurait pensé que tu avais fait la marche forcée comme nous autres et t’aurais éviter de sérieux emmerdes.

-         Rien à foutre… C’était une idée de Luis le bulldo ?

-         Non c’était mon idée mais sans lui on aurait pu rien faire. Il était conducteur d’engins dans le civil.

-         J’ai jamais pu le saquer ce Luis avec sa gueule de fouille-merde, quel enculé !

-         Peut être mais nous on est passé à travers et on a évité 20 bornes à pince avec le matos sur le dos. Quant à toi, pauvre brème, tu trouves rien de mieux que de te finir à

la Kro

sous les fenêtres du commandant et d’arracher ses tulipes pour les bouffer ! L’auto-destruction, c’est ton trip pas le mien et quel besoin de se faire piquer en fausse perm ? Explique…

-         Des cons, des cons. Alors tu t’le fais ce pastis ?

-         J’vais me coucher, terminé pour ce soir. Tu veux vraiment pas communiquer, reste dans ton brouillard, je retourne dans le mien.

-         J’n’ai pas à me confier, c’est un viol de personnalité !

-         Laisse béton. Parler avec quelqu’un, c’est dur. Avoir un ami, c’est impossible. Ici, il n’y a que des voisins… tout est rapport de force ! J’vais me coucher. Terminé les confidences, c’est pas à moi de sauter. J’en ai marre de me prendre pour un héraut faisant la quête après un bon mélo sur le Graal !!!

-         Hey ! Tu vas pas te tirer, fais un joint, bois un coup ? Puis merde… Chasser le rat d’égout est un art. On ne s’improvise pas tueur de ragondins, tout juste mangeur d’hommes ! Crève sur ta paillasse et suce le pavot par les racines, à chacun sa croix !

-         Amen.

-         MORALITE :   Savez-vous à partir de quel moment l’ancre de la folie ne quitte plus l’encre de l’eau de vie ???

COBRA

Comments

[gugo)))]

Chouettes textes, ça fait longtemps que canalblog m'avait pas offert une découverte un peu réjouissante. Je suis clairement élitiste dans mon genre, mais enfin ce blog m'a fait sourire et m'a retenu un certains temps, c'est appréciable. Kompliments.