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Le Tréponème Bleu Pâle
23 novembre 2020

Auréole du temps ...

 

... dans la glaise du matin

 

 

MONIQUE

Café gourmand chez Galligrasseuil.

 

Invitée N° 13: Monique J.

 

Eluard

 

 

Merci de nous faire participer à ce grand challenge, qui nous sort de notre torpeur pré-hibernation ; et longue vie au Tréponème Bleu Pâle qui persiste envers et contre tous les aléas actuels. Un peu de dérision dans la morosité ambiante ça ne fait pas de mal.

Comme tu peux le constater je fonctionne au rythme lent des caravanes. A ma décharge ça faisait longtemps que j’avais laissé tomber la poésie ; mais je m’y suis replongée avec beaucoup de plaisir.  

 

CCOULON

 

Nous devrions cesser de croire Que la bienveillance est une vertu infaillible. Que la douceur est solide Que l’oreille qui écoute ne tombe jamais malade. Toute personne qui apporte de la légèreté échange sa chaleur contre un morceau de nos abysses Et nous en redemandons encore et encore, Sans savoir où s’entassent ces mauvais moments dans la vie de ces autres qui nous prêtent leurs nuances quand nous manquons de couleurs.

 

C. COULOMB dans le recueil «Abîmer la douceur»

 

desnos

 

Le zèbre, cheval des ténèbres

Lève le pied, ferme les yeux

Et fait résonner ses vertèbres

En hennissant d’un air joyeux.

Au clair soleil de Barbarie,

Il sort alors de l’écurie

Et va brouter dans la prairie

Les herbes de sorcellerie.

Mais la prison sur son pelage,

A laissé l’ombre du grillage.

 

Robert DESNOS le zèbre

 

 

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d'une couvée d'aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l'innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards.

 

Paul ELUARD, Capitale de la douleur, (1926)

 

 

Tristan Tzara

La chanson d'un dadaïste qui avait dada au cœur

fatiguait trop son moteur qui avait dada au cœur

l'ascenseur portait un roi lourd fragile autonome il coupa

son grand bras droit l'envoya au pape à rome

c'est pourquoi

l'ascenseur

n'avait plus dada au cœur

mangez du chocolat

lavez votre cerveau

dada

dada

buvez de l'eau

 

DADA

 

la chanson d'un dadaïste qui n'était ni gai ni triste et aimait

une bicycliste qui n'était ni gaie ni triste

mais l'époux le jour de l'an savait tout et dans une crise envoya au
Vatican leurs deux corps en trois valises

ni amant

ni cycliste

n'étaient plus ni gais ni tristes

mangez de bons cerveaux

lavez votre soldat

dada

dada

buvez de l'eau

 

III

 

la chanson d'un bicycliste qui était dada de cœur qui était donc dadaïste comme tous les dadas de cœur

un serpent portait des gants il ferma vite la soupape mit des gants en peau d'serpent et vint embrasser le pape

c'est touchant

ventre en fleur

n'avait plus dada au cœur

buvez du lait d'oiseaux

lavez vos chocolats

dada

dada

mangez du veau

 

 

Louis Guillaume Fortune de vent

Editions José Corti,1964

Guillaume Louis

 

 

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