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Le Tréponème Bleu Pâle
22 janvier 2020

VAGABONDS SOLITAIRES ...

 

... TRISTES MATINS

 

 

Corringe Kerrouac

 

Sur la route…

 

Jack Kerouac, Michel Corringe…

Souvenirs de deux beatniks notoires.

( J.M.C. CROCMORT. 2020. )

 

Fin 2019, je regarde une chaîne TV « vintage », au programme : Bienvenue à Michel Lancelot et sa tribu.

A la présentation, l’ineffable Guy Béart, piètre chanteur, piètre parolier et piètre guitariste : bref un ringard qui essaye de rester « jeune » et « à la page ».

Son émission style « feu de camp » à la sauce contre-culture fait les bonheurs des post-soixante-huitards, je n’y adhère pas du tout.

Mais pour retrouver Michel Lancelot et toute sa tribu, je fais un effort.

Michel Lancelot est un journaliste-présentateur radio et TV qui a du style, qui en est devenu très intéressant, il a animé l’émission radio « Campus » en mai 68, il est intéressé par la contre-culture US, la vie bohême, la beat-génération et le phénomène hippie…Tout cela était mon univers en ces temps révolus…Et même très chevelus.

Cette émission a provoqué des émotions fortes, j’y ai revu le chanteur beatnik Michel Corringe, accompagné par la rythmique du groupe Triangle…

https://www.youtube.com/watch?v=ZktIOHdjgPc

 

Un moment de pur bonheur, des frissons dans mon corps…Une certaine nostalgie, des visions de voyages en stop, des soirées avec une douzecordes et des chansons de Dylan, des visages de filles, de mecs rencontrés au gré de la route…

Michel Corringe est un lien incontournable de cette époque révolue à jamais.

Jack Kerouac est un anti-conformiste, en recherche perpétuelle de l’absolu, il deviendra un des chefs de file de la beat generation.

Petrusich-Embarassing-Love-For-Jack-Kerouac

D’abord une vie de bohême à Greenwich Village, où l’alcool, le sexe et la drogue font bon ménage…

Voyageant de New-York à San Francisco comme un vagabond, il ira jusqu’au Mexique, il expérimentera les champignons hallucinogènes et la tequila.

Le long parchemin écrit à la main constituera son premier roman : « Sur la route » en 1957, en plein essor du rock’n’roll.

 

Son voyage en Europe le conduira à Paris et Londres, plus une escapade vers Tanger la Blanche aux portes de l’Afrique.

 

Miné par tous les excès, Jack mourra en 1969 (année érotique) à l’âge de 47 ans, laissant quelques très bons romans : « Le souterrain », « Le vagabond solitaire », « Anges de la désillusion », « Les clochards célestes ».

Une année avant la mort de Kerouac, Michel Corringe enregistre « La route » une chanson magistrale, reflétant bien l’esprit post 68.

Si, Jack Kerouac a vécu le Be Bop et la naissance du rock’n’roll, Michel Corringe a vu la naissance du british blues et de la musique psychédélique…

La beat generation des années 50 était concentrée sur des intellectuels en mal de reconnaissance et épris d’un anticonformisme exacerbé.

La génération des beatniks des sixties est très différente, ce sont aussi des adolescents épris de liberté totale, voyageant du nord au sud de l’Europe, puis s’aventurant de plus en plus loin, suivant au départ l’itinéraire de Kerouac, Ginsberg, Corso et Burroughs : Tanger puis Dakar,Tombouchtou…Athènes, Istamboul, Amsterdam, Copenhague, Stockholm, Hambourg, Rome et les côtes espagnoles, les Baléares avec Formentera.

 

Ginsberg

Le poète A. Ginsberg

 

 On retrouve quelques chanteurs qui devinrent célèbres, qui ont voyagé et vécu en beatnik : Rod Stewart a voyagé en Espagne en stop, Cat Stevens faisait la manche en grattant sa guitare dans la station Green Park à Londres, Mick Jagger, Brian Jones et Keith Richards séjournaient près du petit Socco, lieu de rencontre au café central de tous les beatniks à Tanger, Jimi Hendrix les suivait de près, Michel Polnareff faisait la manche au Sacré Cœur en plein Paris, Neil Young faisait la route avec sa guitare le long de la côte ouest des USA, Bob Dylan vivait comme un bohême à Greenwich Village, partageant sa musique et ses poèmes avec Woody Guthrie un chanteur beatnik de folk song…

 

michelpolnareffetelsamartinelliamontmartre-1966

Michel Polnareff à ses débuts.

 

Christian Blondiau alias Long Chris avait fait de même au début des sixties à Bruxelles, côtoyant les musiciens américains Derrol Adams et Jack Elliot

Des beatniks américains voyageant de New York city vers la Californie via la route 66, puis vers le Mexique et l’Amérique centrale.

Les Européens, ayant fait très vite le tour de l’Europe, se sont dirigés vers l’Asie…Les premiers beat’s de Turquie, poussant vers l’Iran du Shah, l’Afghanistan inconnu qui accueillit ces routards chevelus et désargentés.

Le Pakistan, l’Inde et le Népal qui formèrent les points de repères de la route des Zindes.

Michel Corringe fut un chanteur beatnik, voyageant seul ou accompagné, son baluchon et sa guitare, en stop ou autres…

Faisant la manche aux terrasses des cafés, chantant sa soif de liberté, il travailla dans tous les domaines pour vivre pleinement son anticonformisme : bûcheron, garagiste, chanteur de rues, restaurateur, décorateur, directeur de théâtre, animateur radio pour l’émission Campus, intermittent du spectacle…

Corringe connait un succès fulgurant avec ses chansons, il passe souvent à la radio, ses concerts deviennent des messes beatniks.

De 1968 à 1982, il publie plusieurs disques qui connaissent des fortunes diverses, soutenu par Michel Lancelot et Jean-Louis Foulquier.

De 1985 à 1987, il reprend sa route vers le Québec où il anime une radio.

En 1998, il sort son premier cd avec des réenregistrements de ses succès, il continue à créer des événements-concerts à Saint Etienne et en Bretagne car un public très fidèle le suit encore.

Mais, sa route va s’arrêter, malade et alcoolique, il s’éteint en 2001.

Corringe c’est d’abord un type sympa, entier, chaleureux, qui a des yeux fixés sur l’horizon.

Corringe c’est aussi un sacré chanteur, un parolier hors pair, un jeu de guitare affectionné par ces beatniks qui font la manche aux terrasses des cafés…

Corringe est aussi cette voix grave et forte qui crie toute sa liberté à travers des chansons uniques : « La Route », « Si tu viens avec moi », « Me reposer », « Les Saintes Maries », « Les Paumés », « Liberté », « J’ai tant rêvé de toi » et « J’ai oublié ».

En revoyant l’émission consacrée à Michel Lancelot, j’ai eu des frissons quand Michel Corringe chantait deux titres dans une ambiance « nuages de clopes », j’ai remis le disque 33 tours « En public » de 1977 sur ma platine…

La route continue à serpenter dans mes souvenirs.

J.M.C. CROCMORT

On the road again : 2020.

 

corringe en public

 

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