Le Temps des Invectives ...
... JOURS de CARENCE
Une polémique m’oppose au duo Vercey-Jacmot à la une du Magnum de la revue DECHARGE en ligne.
Rubrique Repérage : quand le minuscule crée la polémique.
http://www.dechargelarevue.com/
J’invite les deux compères à la relecture de ce texte jours de carence publié
dans le n° spécial Mai 68- Mai 2018… 50 ans déjà !
En attendant une réponse prochaine dans les colonnes du
Tréponème Bleu-Pâle.
JOURS de CARENCE
( Part 1 )
La voilà donc cette fabuleuse inspiration qui illumine nos poètes et poétesses du terroir.
Purée de bavardages estampillés terril, terrier, glèbe, humus, talus, tourbe, terreau...
ça sent bon les allégories défraîchies, les colchiques carbonisées, le vin chaud, les marées d'équinoxe, les volets clos sur la nuit sans étoile...
Putain de veillées poétiques … des souffrances de retraités nantis qui se regardent vieillir à la bonne franquette sur du papier gaufré !
Je ne vais pas me faire des amis avec ce texte mais où vivez-vous donc ?
Planqués, pépères, bien tranquilles devant un feu de cheminée loin du quotidien-pustule des mégalopoles où l'on défend son espace pour ne pas se faire chier dessus par son voisin. Très loin des drones qui shootent leurs cibles nomades comme dans un jeu vidéo... C'est clair, vous risquez pas de marcher sur un cadavre encore tiède !
Et de quoi au juste parlez-vous dans vos textes ?
Du soleil, des frimas, de grands chênes ployés par la brise, de la pluie qui tombe à la pointe du jour, de la plage immense des yeux de l'aimée disparue, du mystère des mouvements de galets bercés par le va et vient de la mer...
Franchement, vous m'emmerdez.
Plus envie de lire vos gaminerie, vos soupirs insipides, votre compassion languissante.
Dans quel monde vivez-vous ?
Une espèce animale ou végétale disparaît toutes les vingt minutes. Les huit hommes les plus riches de la planète possèdent autant que 50% de l'humanité. Koko ,la gorille intelligente, maîtrise mille signes différents, plus que le dealer de crack du métro Stalingrad.
Ouvrez vos yeux sur la réalité !
Protégés par votre poésie à quatre sous, votre assurance lyrique, vous avez tiré un rideau de fer entre vous et le cauchemar ambiant dont vous vous êtes libérés sous caution. Enfermés dans un labyrinthe d'illusions, vous avez hypocritement sélectionné, sectorisé un mode de vie, de pensée, d'écriture, banni l'impensable : les maux, les déchirures, les démences.
Ecoutez-les claquer au vent , solitaires et violents, ces maux urbains que vous rejetez: handicap / crachas / blasphème / puanteur / viol / dope / crasse / partouze / connerie / corruption / / fric / sexe / profit / vinasse / trouille....
Ils sont là ; murs, cernes, blessures, dissimulés ou trop exposés, malades ou triomphants. Ils sont là mais vous ne regardez rien que votre petit ego, votre minuscule nombril. Vous n'écoutez que votre voix monotone qui bafouille au micro les quelques phrases que vous avez publié dans un recueil confidentiel devant un parterre de courtisan(e)s.
On coupe quelques poèmes en matière de bûches pour se réchauffer...
Ben voyons, c'est tout ce que vous avez trouvé contre le froid social ?
Bol d'air sur les polders,
Vous reprendrez bien un autre vers ?
Pas ma tasse, votre breuvage. C'est de la piquette. Désolé,ma rime est citadine. Ma révolte à fleur de peau. Je semonce, je dénonce, je peste, je proteste, je me moleste encore et toujours, tant qu'un souffle de vie circulera dans mes artères ?
JOURS de CARENCE
( Part 2 )
J'ai participé au concours de poésie de la RATP, à celui des aînés ruraux, aux flammes vives de la poésie, au concours de la maison de Verlaine, aux jets d'encre dadaïstes,, aux alambics d'absinthe, au Bocuse de l'alexandrin truffé, à la poésie en liberté , aux envoûtements métriques des maisons closes, aux voix des belles-lettres, aux versifications cosmiques, aux concours de la ville de Nice, de Périgueux, de Cognac, de Belfort, de la Sorbonne, du village d'Astérix … Quelle indigestion ! Stop, j'en peux plus ! Je veux un bon de sortie loin de la décharge poétique !
Je ne suis qu'un misérable poète-rock, un bâtard profane, mi voyelle, mi bottleneck, plus barge que barde, hors de portée de votre ligne éditoriale.
Je décompose en cadence, sans cadenas et tout les reste n'est que verbiage, éloquence, verve vaine, anti-inflammatoire et digestive.
Bien à vous ménestrels et chansonnières, bien à vous mes vieux complices des Seventies, mes anciens compagnons de route. Vous étiez marginaux, rebelles, colporteurs de l'Imaginaire, militants du tous ou personne. Qu'avez-vous fait de notre utopie commune, de nos combats libertaires ? Devenus revuistes, éditeurs, webmasters, rédac-chef, rédac-sous- chef, pigiste ou chroniqueur, pourquoi cautionnez-vous la médiocrité ambiante ? Le fric, la gloire, l'usure, le train-train, l'influence, la collusion, la peur, le besoin de faire tourner la boutique à tout prix... ça suffit comme alibi !
La poésie, c'est de la multiplicité broyée et qui rend des flammes.
( Artaud / Héliogabale ou l'Anarchiste couronné)
Bien à vous, escamoteurs à quatre temps, rhapsodes rassis, félibres fébriles ; je ne vous hais pas, je vous méprise à peine, je vous ignore superbement.
Vous êtes hors-jeu ! Totalement inutiles...
Léon Cobra le 8/O5/2018
Le débat continue...