AMNéSIES GRISES ...
... à la recherche des mots maux perdus
OUBLIER la rumeur de la NUIT …
Ebloui par cent feux-follets, mille lucioles,
Vautré sur le ventre.
Dans l'herbe grasse humide.
Oublier la rumeur de la nuit.
Elle dit stupre.
Dans ma bouche,
du déjà vu,
déjà connu,
vécu.
Des mots glaireux.
Un carnage,
une hécatombe.
Une danse macabre,
une trahison nocturne,
au cimetière des révolutions vaporeuses
avec quelques vieux compagnons d'illusions usés par la cortisone et la boisson.
qui dansent maladroitement.
Oublier la rumeur de la nuit.
J'éloigne
des visions périphériques en catalepsie.
J'évite
des arbres à lettres fanés arrachés par la violence d'un typhon
destructeur.
Je repousse les fantômes d'avant-hier
grimés pour le requiem final.
Loin
mais pas assez encore.
Je sens toujours leur haleine putride,
trop proche.
Oublier la rumeur de la nuit.
La reine Marie-Jeanne lance son faucon maltais apprivoisé,
habitué à grignoter des morceaux de cervelle humaine.
Pas la mienne...
Je repousse cette pâte de Mushmellow Yellow
cet infâme caoutchouc anxiogène
qui veut se coller sur mes paupières
pour me rendre aveugle.
Oublier la rumeur de la nuit.
Une pluie d'algues vertes toxiques
troue le cuir de mes bottes.
J'ai l'impression que mes jambes brûlent
incandescentes.
Trop de pilules nacrées
dérobées au Drugstore de la Méduse
pour oublier la rumeur de la nuit.
Je déclame
des mots hachés d'incertitude
des bribes de discours décomposées
par la peur
Je proclame
l'ineptie des Utopies frileuses
faute d'imagination réelle.
Je réclame
apocryphe kleptomane
lèche dégoutante
dèche déroutante
esprit rêche
gorge sèche
tête-bêche
La protection est désactivée.
le Lorenzacio de Mucha
brave le sida
défie Ebola
dans une mise en scène obsolète
Son titre:
Oublier la rumeur de la nuit.
Léon COBRA