Des gars / des OS
Né en 1948, JFM, pseudo Rockin’Yaset, fondateur du Quetton, vieux freak au timbre fêlé par l’amiante.
Né en 1948, JJB, pseudo Léon
Cobra, co-fondateur du Tréponème Bleu-Pâle et animateur d’ A Comme… colporteur de
l’imaginaire.
Né en 1948, LS, taulier du Starscrewer, rimailleur cannibale.
Ces sales mioches de l’après guerre shootés au lait chocolaté P.M.F.
n’auraient sans doute jamais donné dans l’Under-Press s’ils n’avaient d’abord
twisté sur Dactylo Rock des Chaussettes Noires. Magie
du binaire, les enfants du Rock rejettent vite la pâle copie que leur offre les
maisons de disques françaises pour cueillir les vinyls originaux, Presley, Cochran et Gene Vincent. Quelques séjours linguistiques plus tard,
on les retrouve Outre Manche fringués comme des Milords, les Mods ont bouffé les Rockers. Dandy is a rolling stone et ne boude pas son
effet Larsen. Les cheveux poussent, les fleurs du désarmement s’incrustent sur
les treillis ; on élucubre sur les autoroutes en redécouvrant Rimbaud et
Tzara. On s’invente une traduction au feeling de Bob Dylan… Le Maître annonce
quelque chose mais quoi ??? Et soudain tout pète, voilà la réponse, c’est
le printemps 1968 !!! Les mois de mai-juin sentent plutôt le gaz
lacrymogène et le chlore que le muguet. Des journées de fête, de dialogues, de
liberté, de folie, de contacts… Des nuits de combats, d’injures, de trouille,
de courses éperdues, de cauchemars et de larmes… Les enfants du baby-boom n’en
sortiront pas indemnes. Le pays est coupé en deux pour une terrible décennie.
Pour un 68-Art, plus possible de se taire, plus question de reprendre sa place dans le trafic. La libre-pensée, la libre parole laissent
un goût amer, un parfum envoûtant comme une drogue… Justement ce fascinant
haschisch, vanté par Baudelaire, sacralisé par la Beat Generation poussent des milliers de hippies sur les
routes d’Orient ; c’est le pèlerinage vers Katmandu, le voyage initiatique
du saddhu.
Tandis que s’installent à Amsterdam et Copenhague de véritables îlots de contre-culture, un frémissement saisit la France. Né du triple impact des mouvements littéraires parisiens , du gauchisme et de la culture Pop-Rock, un mouvement souterrain tente de s’installer malgré la répression et la parano du pouvoir conservateur. Derrière les ténors, les personnalités surmédiatisées, les journaux à grande diffusion, des centaines de revues, de groupes, de troupes, de projets, de lieux vivront ainsi anonymes d’éphémères destinées. Des Freaks qui marqueront le début des Seventies aux Punks qui déclencheront un second séisme en 1977-78, avant que La Marge ne disparaisse fondue dans l’escroquerie des années 80, voici un survol panoramique de cette prodigieuse décade.
Les billets verts d’Elvis, le poing levé du Grand Soir, le shillum des Hippies, l’épingle à nourrice des Punks, les drapeaux, les trahisons, les cadavres… Tout se mélange, se déchaîne… Pochettes de disques, affiches, magazines, badges composent un gargantuesque Rébus-Couleurs. Pseudos mégalos-paranos, graffitis, BD détournées , slogans, manifestes poétiques et politiques s’agitent, défilent mots à maux… un capharnaüm d’encre-sèche.
Alors réservez votre place sur le vol spatial N°4882 / Navette Bleue-Pâle / Classe affaire ou économie / Remontez le Fleuve du Temps Perdu, rechargez vos piles mémoire vive. Respirez, flashez, analysez, soufflez …. C’est parti !!!!
1948: 3/3
CENSURE à la radio... Interdiction le 1 février 1948 de l'émission pour en finir avec le jugement de Dieu... Remous...SCANDALE...Indignation... le 4 mars suivant Antonin Artaud est retrouvé mort, assis au pied de son lit...