... EMBARCADèRE pour l'EDEN
Les femmes de la Beat Generation
1) ZIP CODE: Diane di Prima ( 1934-2020 )
Je ne peux pas te promettre / que tu n'auras jamais faim / ou que tu ne seras jamais triste / sur ce globe / détruit / brûlé / mais je peux t'apprendre / mon chéri / à aimer assez / pour te briser le cœur / à jamais.» (Song for Baby-O, Unborn dans Pieces of a Song, 1990.)
Dans l’ombre des mâles figures tutélaires de la Beat Generation, elles ont tracé leurs chemins souvent maltraitées ou abandonnées sans ressource avec leurs enfants pour s’affirmer poétessesou romancières rebelles et marginales.
Diane di Prima plaque l’université, s’installe à Greenwich Village, épicentre de la contre culture, folk et poétique et épouse le mode de vie de l’époque,non-conformiste et contestataire..
Elle rencontre Jack Kerouac, Frank O'Hara, Audre Lorde, Allen Ginsberg et le fondateur du Black Arts Movements, Amiri Baraka. Avec qui elle co-fonde The Floating Bear, magazine de poésie qui lui vaut l'année de son lancement, en 1961, une arrestation par le FBI pour «obscénité».
En 1959, elle lit son premier recueil de poésie This Kind of Bird Flies Backward au café Gaslight juchée sur un piano.
Avec son combi Volkswagen dans les années 60, elle parcourt les Etats Unis puis s’installe à San Francisco, refuge des hippies, où elle fréquente les Diggers.
Elle publie en 1969 : Memoirs of a Beatnik, un récit littéraire évoquant ces années d'expérimentations, bouddhisme, magie, dopes, amour libre,créations ésotériques et alchimies.
Elle épouse Alan Marlowe avec qui elle co-fonde la maison d'édition The Poet Press.
Elle aura cinq enfants car elle veut également se réaliser en tant que mère.
Chez City Lights Books elle publie ses Revolutionary Letters, son œuvre la plus connue, « à moitié manifeste poétique, à moitié guide pratique pour susciter la révolte et éviter la répression », selon son éditeur.
A la fin de sa vie, grandement affaiblie par les syndromes de Parkinson et de Sjögren , elle déclarait au Washington Post en 2017, entre regret et espoir :
«Je pensais que nous serions à ce jour bien plus civilisés. […] Mais je suis contente que les lignes entre hommes et femmes s'évaporent de plus en plus […] Nous ne savons pas qui nous sommes ni où nous allons. Comme lorsque je ne sais pas où un poème me mène avant qu'il ne s'écrive de lui-même.»
Elle décède à 86 ans à San Francisco.
La suite ... demain !