Lumière vestale ...
... FEUILLES d' ACANTHE
Invitée N° 20 : Nicole MEDJEVESKI
- A. Rimbaud : le bateau ivre
( Un extrait sur le mur / Rue Ferou 75006 )
- Yves Bonnefoy : le myrte
Parfois je te savais la terre, je buvais
Sur tes lèvres l'angoisse des fontaines
Quand elle sourd des pierres chaudes, et l'été
Dominait haut la pierre heureuse et le buveur.
Parfois je te disais de myrte et nous brûlions
L'arbre de tous tes gestes tout un jour.
C'étaient de grands feux brefs de lumière vestale.
Ainsi je t'inventais parmi tes cheveux clairs.
Tout un grand été nul avait séché nos rêves,
Rouillé nos voix, accru nos corps, défait nos fers.
Parfois le lit tournait comme une barque libre
Qui gagne lentement le plus haut de la mer.
- José Maria de Heredia: l’oubli
- Albert Camus : un extrait du mythe de Sisyphe
Le bonheur et l'absurde sont deux fils de la même terre.
Ils sont inséparables.
L'erreur serait de dire que le bonheur naît forcément de la découverte absurde.
Il arrive aussi bien que le sentiment de l'absurde naisse du bonheur
- Guillaume Apollinaire : la Tzigane
On sait très bien que l’on se damne
Mais l’espoir d’aimer en chemin
Nous fait penser main dans la main
À ce qu’a prédit la tzigane
Haut de la Rue Mouffetard avant de déboucher sur la Place de la Contre Escarpe, l’arbre bleu de Pierre Alechinsky
et le poème d’Yves Bonnefoy célèbrant l’arbre des rues.