OBSOLESCENCE ...
... Clone toujours, tu m'...
Syros... deux fois
Hermoupolis, la capitale de Syros est dominée par deux collines où pavoisent les deux religions historiques de l'île. A ma gauche, la cathédrale catholique d'Agios Georgios et le quartier d'Ano Syros ; à ma droite la basilique orthodoxe du quartier de Vrodado. Mais depuis peu s'est installé plus haut dans la rocaille, le Dieu TELECOM. Il déplie ses antennes tentacules et écrasent la liturgie chrétienne de ses légions de SMS et autres litanies commerciales purement matérielles.
Les nouveaux fidèles, des hordes d'obèses montés sur caoutchouc ont délaissé l'ascétisme et la prière pour le crédit à taux modulables et le babil simiesque de la dégénérescence. Un vocabulaire atrophié, des hurlements pour communiquer, un déplacement poussif, tu coupes la climatisation, tu fais sauter l'antenne... ils crèvent ! Ils ne sont plus capables de vivre comme avant. Les éoliennes sont devenues des jumeaux publicitaires, elles ne sont pas branchées, elles servent juste à afficher le logo du nouvel opérateur universel. Celui qui fait régner la même bêtise de Séoul en Patagonie en passant par les îles Lofoten et les petites cyclades. Seule une explosion atomique pourrait imposer la décroissance ! Bientôt la fragmentation hydraulique envahira la planète. Qui n'aura pas son gaz de schiste dans son potager ? Déjà le nom de Markos Vamvarakis n'évoque plus rien, à la limite une marque de feta dans un mini market pour un obèse de la troisième génération. La poésie deviendra comme la musique un produit industriel de tekno beach favorisant l'absorption de la sisa, la drogue de la crise.
Faites sauter les antennes du Dieu Moloch, votre fournisseur d'E. Commerce, celui qui vous flique, vous classifie, vous avale, vous digère. Vous n'êtes plus devant votre écran, vous êtes dedans, prisonnier de votre poste, de votre portable, de votre ordinateur. Vous avez abandonné votre cerveau pour un smartphone. Le seul muscle qui travaille, c’est votre doigt. Toujours le même geste automatique, toujours le même son : clique et crève.
Débranchez-vous !!! Avancez comme avant sur les anciens sentiers , pistes ou drailles.
Le Meltemi souffle, vous le sentez maintenant .. !