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Le Tréponème Bleu Pâle
29 mars 2020

PHéNOMèME ...

 

... JE VOUS HAIS

JE VOUS DéTESTE

 

 

Hector_(chanteur)

 

L’iconoclaste du ROCK Français…

HECTOR…

 

Le Chopin du twist est mort le 20 février 2020 des suites d’une longue maladie.

Il n’est pas enterré à la place du soldat inconnu, mais à Pantin.

De son vrai nom Jean-Pierre Kalfon, Hector était né le 20 décembre 1946 à Paris.

 

Dès l’âge de six ans, il suit des cours de piano, à 13 ans il adore le jazz puis il passe très vite au rock’n’roll en écoutant Little Richard.

Il trouve que le rock est une musique endiablée, joyeuse et avec des paroles très simplistes, surtout ne pas se prendre au sérieux.

Avec des titres tels que « Tutti frutti », « Be Bop A Lula », « Johnny Be good », « Long Tall Sally », « Ya Ya Twist », « Kili Watch », « Blue Jean Bop » et « Come on Everybody », il trouve son bonheur en les écoutant.

Il prend comme nom de scène le prénom d’Hector, en 1962, il réunit des musiciens formant le groupe Les Médiators, pour se produire en spectacle et chanter du rock.

Comme il apprécie aussi le bluesman Screamin’Jay Hopkins, il se démarque déjà des groupes de twist, des chanteurs yéyés du début des sixties.

Pour se singulariser encore plus, il adopte des tenues vestimentaires excentriques, du style queue de pie ou redingote, des gants blancs, un haut de forme, il se fait accompagner d’un laquais qui joue le jeu avec subtilité…Tout le cirque d’Hector se met doucement en place.

Comme les Médiators sont de très bons musiciens, et que le chanteur les pousse à progresser, ils en arrivent à se produire sur le tremplin du célèbre Golf Drouot où ils font un véritable tabac.

Mi 1963, Hector et les Médiators participent au concours de la Guitare d’Or organisé par Bruno Coquatrix.

 

mediators

 

Depuis 1962, ses cheveux sont devenus très longs, on le surnomme le Chopin du twist alors qu’il chante du rock’n’roll.

Et, il est un très bon interprète, les musiciens dont Micky Jones (futur Foreigner), Pierrot Fanen (Kelton, Zoo) et Jean Sarrus (Problèmes, Charlots) assurent le spectacle.

Au Golf Drouot, Hector triomphe, il arrive en fiacre, se fait accompagner par son valet Jérôme, il signe un contrat avec Philips, enregistrant « Something else » de Eddie Cochran en « Elle est terrible »…avec le célèbre couplet chanté en yaourt : « Alé tewwible ».

Un instrumental très planant pour l’époque : « Tchang ».

On commence à parler d’Hector dans la presse, ses prestations hors scène sont filmées et commentées à la télévision.

Tout en étant fidèle au rock’n’roll, son style évolue avec la rencontre fin 1963 de Jean Yanne et Gérard Sire qui lui offrent deux monuments en chansons : « Je vous déteste » et « T’es pas du quartier » qu’il s’empresse d’enregistrer, avec deux autres bons rocks « Peggy Sue » et « Whole lotta shakin ‘ going on ».

Il effectue une tournée en Belgique, des échos dans la presse : on n’a jamais vu pareil spectacle !

Il passe même à l’Ancienne Belgique du 22 au 27 novembre 1963.

Hector a quelques démêlés avec la police dans son pays, il prend un bain public dans la fontaine de la Place de La Concorde, il se fait cuire un œuf sur la flamme du monument du soldat inconnu, il se fait apostropher par des anciens combattants car il semble se moquer de leurs décorations, ses interviews sont très cyniques, il atteint une démesure rock’n’roll comme il le désirait…

Il est en avance d’une décennie sur les petits chanteurs yéyés qui pataugent avec leurs pâles adaptations de succès anglais et américains.

Hector est le révolutionnaire du rock, irrité par la niaiserie du show bizness, il parodie la chanson de Sheila «  Le sifflet des copains » en « Le sifflet des Boudins ».

Il joue son propre rôle dans le film « Cherchez l’idole », sur la scène de l’Olympia en interprétant une chanson de Charles Aznavour « Il faut saisir sa chance », sa prestation est digne d’un groupe punk !

Il grimace, il hoquète couché sur le piano, il se lève en agitant ses grandes mains et descend en titubant dans le public : un moment unique du rock français.

Sa version de la chanson dépasse en intensité celle de l’idole des jeunes Johnny Hallyday.

Il change de maison de disques en 1964, enregistre deux morceaux de Screamin Jay Hopkins : « Alligator » et « HongKong » plus « Mon copain Johnny » et « La femme de ma vie ».

 

HECTOR

 

En 1965, il se produit un peu partout en spectacle, on le voit avec sa longue tignasse accompagnant la chanteuse Laura Ulmer, il fréquente à nouveau le Golf Drouot, qui est jumelé au Rocking Center de Bruxelles.

Les 27 et 28 octobre 1965, ce jumelage est effectif par des concerts au Rocking Center qui s’appelait « Les Brasseurs » et où se produisent tous les groupes de rock belges.

Hector est la vedette représentant le Golf pour ce dimanche 28 octobre, en fin d’après- midi, beaucoup de rockers sont venus par curiosité, nous avions eu un concert de Vince Taylor en septembre.

Le concert de Vince fut mémorable car il chante le rock d’une manière symbolique, il y fut magnifique sur scène, accompagné par le groupe The Partisans…

Nous avions fumé un joint avec Vince, assis sur la Grand Place de Bruxelles, il ressemblait à un véritable beatnik.

J’assiste donc au show du mec qui a tout lancé question « bordel rock’n’roll ».

Présenté par un certain Roger Frey, Hector déboule sur la scène en redingote et longs tifs, il regarde le public : eh oui il y a beaucoup de chevelus à Bruxelles, il semble très content…Son valet l’accompagne…

Ainsi qu’un autre guignol.

Des musiciens belges (The Night rockers) sont présents sur scène, Hector est en forme, il a un public de rockers en face de lui, il assure pendant 45 minutes avec des rocks torrides et en se déshabillant sur scène pour terminer en caleçon bleu à pois roses !

Du délire, on connaissait Screamin Lord Sutch de Londres, mais Hector est beaucoup plus rock et sait chanter…

Un succès mérité, la suite ce sont The Night rockers qui nous font vibrer avec « I can tell »…

En 1966, nouveau disque d’Hector : « Abab L’Arabe », « A la fin de la semelle », « Le gamin couché » et « Il faut simplement une petite fille », ce 45 touts marche très bien. Le phénomène Antoine éclipse Hector, il disparaît sur la pointe des pieds, enregistrant encore de ci de là, mais une réédition du mini-album Philips/Libération en 1984 le fera réapparaître dans l’actualité discographique.

Il fera d’autres métiers, voyagera au Québec, mais restera toujours ce mec sympa, plein de dérision et heureux de vivre.

On le retrouvera parfois dans les conventions du disque à Paris, car ses 45 tours sont des raretés, toujours souriant et disponible.

Il s’exilera en Bretagne où il est décédé.

Un bye bye à toi HECTOR.

 

J.M.C. CROCMORT mars 2020.

 

 

cherchez l'idole

Dans le genre nanar yé-yé, le voici donc ce fameux extrait du film Cherchez l'idole

de Michel Boisrond sorti en 1964.

S'inspirant sans doute de la Blonde et moi

 réalisé en 1956 et qui permettait de voir tous les génies du Rock & Roll outre atlantique.

On découvre ici la scène française : J. Halliday, S. Vartan, Eddyy Mitchell, Frank Alamo, Aznavour autour de Bruno Coquatrix.

Ce film n'est pas sans rapeler Les Parisiennes réalisé en 1962 avec un casting quasi identique.

 

 

 

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