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Le Tréponème Bleu Pâle
9 février 2017

OUVREZ vos MéMOIRES ...

 

... TOUT TREMBLANT de FIèVRE

 

 

en direct du RC

 

La Fabuleuse épopée du RocK : MARTIN CIRCUS

1969 à 1973…

par JMC CROC-MORT

masques

 

 

Considéré comme les dignes héritiers de Franck ZAPPA and The Mothers of Invention, le groupe Martin Circus est apparu après mai 1968…

 

Rencontre avec la POP Française :

Début 1972, le groupe Martin Circus donne un concert gratuit au théâtre 140 de Bruxelles.

Il y a foule pour y assister, l’avenue Plasky est pleine de chevelus, des fauchés, des minets et des minettes et tous les freak’s de Bruxelles !

Peu de gens connaissent ce groupe, mais c’est gratuit alors tant qu’à faire ?

Salle archi-comble, je suis installé à droite de la scène, serré contre ma copine, cela hurle grave.

Jo Dekmine, le patron du 140 explique que le groupe s’était désisté pour des raisons techniques et a décidé d’offrir un concert gratos au public belge…

On applaudit ce beau geste, on siffle beaucoup, on commence à taper des pieds sur le plancher…

Les lumières s’éteignent, le noir absolu, on entend des cris de toutes sortes ?

Soudain une voix venue d’outre-tombe :

« Nous sommes le miroir d’un monde que vous avez créé. Couverts de gloire, vous êtes les acteurs et nous sommes les spectateurs d’une atroce comédie que nous ne voulons pas jouer. Ouvrez vos mémoires »….

La musique surgit de nulle part, un rythme soutenu par une rythmique parfaitement au point, de la clarinette, du synthé et le show débute…

Les lumières s’allument, le public découvre 5 mecs avec des masques blancs, de longues chasubles blanches et de longs cheveux qui dépassent…

Les 6 Klukluxklan’s dansent et virevoltent au son de la chanson « Ouvrez vos mémoires ».

La musique est « diabolique » la clarinette se détache de la basse et des drum’s…

Le rythme est prenant, envahissant, la voix du chanteur est claire…

C’est du rock progressif, le public, surpris par l’intensité musicale, adhère sans aucune difficulté…

Tonnerre d’applaudissements, les 6 Martin’s se déchaînent sur un morceau non chanté, pour arriver à « Pourquoi tous ces cris ? »…

C’est de la musique baroque bien mise en place, le chanteur a une bonne voix aux intonations classiques…

Le morceau se termine sur un déluge d’improvisations musicales.

Puis le noir absolu !

Ils ont enlevé leurs masques, ils sont tous sympas, chevelus, barbus, moustachus et j’en passe.

Le clarinettiste-saxo et le bassiste semblent diriger le groupe.

Le chanteur, un grand moustachu qui sautille sur la scène du 140, présente le morceau suivant : Poussières !

La clarinette est omniprésente, les roulements de batterie font penser à Keith Moon, le texte est poétique et très surprenant : on y parle de Robert Desnos, Albert Einstein, Antonin Artaud, Charles Baudelaire et John Coltrane : rien que du beau monde.

Le refrain lancinant est repris directement par les premiers rangs, puis par la salle entière : « Voyez ces gens qui courent sur la terre, ils finiront un jour au cimetière, leurs illusions réduites en poussières…Poussières ».

C’est du ZAPPA made in France, c’est beau c’est DADAÏSTE !

Le public est conquis par cette musique nouvelle, la flûte, le saxo, la clarinette y sont pour beaucoup.

Ils enchaînent avec le magnifique : « J’ai perdu… ».

Un morceau lent, poétique, une voix douce, des chœurs parfaits, la touche du piano électrique…

« J’ai perdu l’amour des gens d’en bas, j’ai perdu l’amour des gens d’en haut, j’ai perdu l’amour… ».

La guitare acoustique ajoute la touche magique.

Les chansons suivantes : « Je suis une groupie » et « J’aimerais bien vous faire flipper un petit peu » sont très quelconques.

Par contre « Facon de parler » est lancinant avec un sacré solo de clarinette et de saxo.

Certains spectateurs demandent de jouer « Tout tremblant de fièvre » ?

Nous aurons droit au sommet de ce concert avec la chanson : « A dada sur paranoïa » suivi de « Ma guitare » et le show se terminant sur un rythme africain ( la petite voiture en métal rouge ) avec « Je m’éclate au Sénégal » morceau très connu, apprécié du public mais très « commercial » par rapport aux autres morceaux…

Le rappel sera à nouveau « Je m’éclate au Sénégal ».

Fin de l’Acte II.

matin des magiciens

Revenons à l'acte 1...

Fin 68, Gérard Pisani, saxo-clarinettiste, ancien musicien de Johnny Hallyday, rencontre le bassiste Bob Brault et le guitariste Michel Libretti dans une communauté de musiciens.

Tous ces musiciens sont à la recherche de sons nouveaux, venus d’autres horizons.

Il y a le free-jazz et les Mother’s of invention du génial Franck Zappa.

Les 3 musiciens décident de former un groupe de musique progressive, ils jamment avec Patrick Dietsch un solide guitariste-chanteur.

Le « Lebel Organisation » joue du répertoire du Velvet Underground, du Traffic de Steve Winwood…

Gérard Pisani conquis par le potentiel énorme des Mother’s of Invention, veut un groupe qui utilise le même langage musical mais avec des textes en français.

Les instruments à vent comme la clarinette, le saxo, la flûte et même le trombone auront le rôle de soliste comme la guitare dans les groupes rocks.

Ils sont très bons musiciens, Pisani écrit des paroles, ils s’adjoignent un organiste ex du groupe Alan Jack Civilisation : P-J Borowski.

A cette époque, beaucoup de musiciens jouent avec Alan Jack qui tourne partout.

C’est ainsi que nos 4 musiciens : Pisani, Dietsch, Brault et Borowski vont trouver en René Guérin un sacré « drummer ».

Mais, celui-ci joue toujours avec Alan Jack Civilisation, on prend un batteur inexpérimenté mais très dynamique : J-F Leroi qui est plus un percussionniste que batteur.

Début 1969, le groupe est formé, Pisani compose des textes, les autres proposent des musiques.

Le nom du groupe devient Martin Circus en référence au club : le Rock’n’roll Circus.

Le groupe a un bon répertoire, ils commencent à avoir des contrats, le Voom-voom à St Trop, le Bilboquet, le Rock’n’roll Circus à Paris…

Les compositions ont un succès certain vu la qualité musicale et les textes sortant de l’ordinaire.

Mais, sur scène, c’est la cata !

Ce sont avant tout des musiciens concentrés sur leur musique.

Le guitariste anglais Micky Jones qui s’est investi beaucoup pour les « Martin Circus » décide de produire leur premier disque. Un 45 tours avec une composition de Patrick Dietsch : « Tout tremblant de fièvre » et « Barbe bleue ».

Un bon succès commercial, le disque passant souvent à la radio.

Suite à ces bons résultats, leur maison de disques propose un album.

C’est « En direct du Rock’n’Roll Circus » avec un morceau qui devient leur carte de visite : « Le Matin Des Magiciens » chanté par P-J Borowski.

Les concerts s’enchaînent, ils font partie de la musique progressive « frenchie » comme Ame Son, Triangle, Magma et passent en concert au festival d’Amougies.

1970, départ du batteur J-F Leroi, remplacé par l’ex problèmes : D. Rieubon, puis retour de Leroi !

Michel Libretti reprend du service avec Pisani.

Patrick Dietsch est un très bon chanteur, sa voix douce et haut perchée donne de l’intensité aux compositions, en plus, il a le physique d’un leader.

3ème 45 tours en juin 1970 avec « Dis- moi » et « Chanson pour un cadavre ».

Dietsch et Leroi  quittent le groupe.

Pisani et Brault sont engagés pour des concerts.

Ils engagent des musiciens additionnels, assurant leurs concerts, puis Borowski les quitte aussi.

Tout est à recommencer pour les deux créateurs du groupe : tout viendra des musiciens gravitant autour d’Alan Jack Civilisation : le batteur René Guérin, le guitariste Alain Pewzner, l’organiste Sylvain Pauchard du groupe Balthazar et, enfin le chanteur Gérard Blanc.

Ils seront désormais à six pour continuer l’aventure du « Martin Circus ».

Un 45 tours sort en juin 1971 avec : « Moi j’aime prendre mon pied » et « Je m’éclate au Sénégal ».

 

 

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ACTE 2 

Le disque a beaucoup de succès en radio, on parle du groupe et de son jeu de scène : chasubles blanches, masques blancs et plein d’humour aussi.

« Je m’éclate au Sénégal » est le troisième gros tube du groupe avec des paroles faciles : « tout nu sous la plage » « avec ma copine de cheval » « j’ai vu Woodstock »…

Un double album sort en septembre 1971, avec de superbes chansons, celles entendues au concert du théâtre 140 de Bruxelles début 1972.

On y baigne dans une forme de poésie surréaliste, agrémentée par cette musique free-jazz-rock du plus bel effet.

Le double album se vend bien, les concerts se poursuivent avec succès public.

Fin 1971, les « Martin Circus » sont élus groupe pop français de l’année.

1972, sortie d’un nouveau 45 tours : « Les Indiens du petit matin ».

Mai 1972, Pisani quitte le groupe, il n’y aura plus cette magie et cette folie Zappienne.

Le groupe se compose dès lors de 5 musiciens, le succès ne les suit plus, il participe à l’opéra rock : La Révolution Française.

En 1974, encore des disques et même un album Acte III mais très confus comme chansons et musiques : c’est le chant du cygne pour nos Zappa’s !

Bob Brault quitte lui aussi le groupe et retrouve Pisani.

Dès 1975, le groupe devient un groupe de rock bubblegum avec leur succès : « Marylène » pompé sur Barbara-Ann des Beach Boys.

Mais, cela n’est plus du « Martin Circus » et c’est une autre histoire.

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A conseiller : « Tout tremblant de fièvre »

                     « Le Matin des Magiciens »

                     « A Dada sur Paranoïa »

                     « Pourquoi tous ces cris »

Et                  « Antisocial » une reprise de Trust.

 

 

Martin Circus Façon de Parler Album Acte ll 1971

 

 

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