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Le Tréponème Bleu Pâle
2 février 2017

ECLATS de PROSE ...

 

... Délit de Gourmandise

 

guest star

 

 

GUEST STAR N°21: CATHY GARCIA CANALES

Cathy Garcia

 

Cathy Garcia Canalès, née dans le Var en 1970, vit maintenant dans le Lot depuis 2001. Après des études classiques, bac lettres et langues égaré sur les bancs de l’université, elle a  été après divers petits boulots, artiste de spectacles vivants, chanteuse notamment, pendant une douzaine d’années et principalement avec la Cie de théâtre de rue Plasticiens Volants.

En 2003 elle fonde la revue NOUVEAUX DELITS: http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

 

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et plus tard  l’association du même nom.

 

Elle a publié entre autre chez Gros Textes, Cardère, Mgv2>publishing, éditions de l’Atlantique, Asphodèle, DLC, Encres Vives, Clapàs. Ses œuvres illustrent des revues et des recueils de poésie et elle expose quand l’occasion se présente (gribouglyphes, matériossages, récup’art…). Rédige des notes de lectures (poésie, littérature y compris jeunesse) principalement pour La Cause Littéraire et enregistre des lectures pour le net.  Anime des ateliers pour enfants et a pas mal d’autres cordes et passions encore à son arc-en-ciel, tellement qu’elle ne décolle pas du pied de l’échelle sociale.

Blog menant à tous ses autres blogs : http://cathygarcia.hautetfort.com/

 

ombro

 

Le Tréponème Bleu Pâle vous propose de découvrir les multiples facettes de CGC à travers une sélection de textes et de collages :

Le délire n'est pas toujours un délit. Il peut très bien se transformer en délice...

               

       ÉCRIT, CRACHÉ                                                                                                     largués entre                        les pattes des titans de béton                                                  traqués                        matraqués sous des néons blasés                                                  les mots dérapent                        en tags sur les murs                                                  fuient comme                        des oiseaux leurs cages d’escalier                                                  pour aller                        s'aplatir en saignants bombages                                                  sur les façades                        malades des ghettos usés                                                  en final shoot                        sur le pallier                                                                                                    ( 1998   )                                                                                     

                                          

cgmanque

 

BÉCANE CRYPTOGRAPHIQUE
Je me voudrais libellule
Foudroyée d’amour
Je voudrais voir les yo-yo
En souffre-douleur qui ne dit mot
Je voudrais
Me répandre en fluctuation de ténor
M’enfuir quand la margoulette devient oiselière 
Je voudrais 
Connaître le secteur qui préserve le fond des étroitesses 
Le trémolo qui ne supporte ni longe, ni major !
Je voudrais
La bécane non-alignée de ceux qui savent se taire
La bécane obstinée des revendications écumeuses
Les rhapsodies internationales
Je voudrais
Le trajet
Des vermisseaux.  
 ( 2012 )
 
CHEROKEE
 
mon amour est mort
mon bel amour
enfant des plaines
mon bel enfant est mort
 
le gringo est passé
dans son bolide d'argent
sa blonde suceuse
à pétrole
 
le gringo est passé
et dans le tatouage
creux de ses pneus
surgonflés
 
gît mon enfant
mon bel amour
mon enfant qui jouait au foot
dans la poussière des rues
avec une canette de coca
 
mon petit prince écrasé
sur la piste des larmes
son sang comme un trophée
sur le pare-choc d'une cherokee

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Je n'irai même pas cracher sur vos tombes
cracher la blessure originelle qui ne guérit pas ne peut guérir
juste vivre avec et ainsi soit-il alléluia marcher dans les rangs port obligatoire du masque social
qu'est ce qui me retient donc de m'en défaire ?
décliner une identité comme on décline une invitation
oui nos vies ne sont que romans de gare qui n'ont jamais obtenu de prix
pas de prix la vie pourtant elle se vend s'achète à tous les coins de rue
peut-on marcher sur des corps sous prétexte qu'on ne les sent pas sous ses semelles ?
et sinon à part ça ? parler de choses plus gaies plus intéressantes se faire des politesses
sur des corps piétinés tellement oubliés qu'ils en deviennent invisibles inexistants
anonymes
jusqu'au jour où ces corps là se relèvent pour devenir combattants de la déveine
jusqu'au jour où ces corps reprennent consistance par la violence pulvérisent le sens jusqu'au non sens

anch


alors ON a peur. alors ON s'indigne ON proteste
balbutiements d'intérêt. la violence n'a jamais été une cause seulement un résultat
noyer diluer sous des flots de paroles qui ne communiquent rien seulement du bruit du vent du paraître de la culture vaine puisque rien ne se fait rien ne change
l'érudition étalée comme une pâte trop grasse sur la tranche maigre des jours
prétentieuse omniscience rien ne sert de savoir la leçon si elle demeure non appliquée
tout ça ne sert à rien sans le cour sans l'humilité sans véritable soif de justice pour TOUS
tout ça ne sert à rien si on ne sait pas toucher à mains nues les plaies du monde boire au même goulot que les parias s'immerger dans la merde
moi non plus je ne veux pas ! je ne veux plus.
la merde aussi est un résultat c'est l'hiver des gens vont geler dans la rue
vous les férus d'Histoire de quelle histoire faites-vous donc partie ? de celle qui a enfanté la sale gueule du monde d'aujourd'hui ?
celle qui ferme les yeux s'entête jusqu'à l'absurde enrobe la lâcheté de discours prétentieux déguise la peur sous des airs de raison ?
chèques de désinfection soupirs de circonstance à la grande messe médiatique c'est important de se tenir informés.
et pendant ce temps les enfants des enfants deviennent cruels ce n'est plus un fossé mais un abîme de néant qui nous sépare
le mépris n'est qu'un faible rempart l'orgueil isole la souffrance nous rattrape toujours et dans le miroir qui m'est tendu je ne peux grandir
je ne peux faire que fuir et me cogner dans les angles..
cracher cracher sans cesse pour ne pas étouffer de rage de haine cette immense peine sortie sanglante et nue d'un ventre froid
était-ce le tien ou bien celui du monde ?    

 

Cathy Garcia, artiste - Collages - 1992 - 2016

 

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Commentaires
C
Un grand MERCI !!!
Répondre
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