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Le Tréponème Bleu Pâle
26 mai 2015

NOCES d'EMERAUDE ...

 

 

... Le RETOUR du Tréponème Bleu Pâle

 

 

 

TBP N°3-4  1975

 

40 ans après la sortie de:

 la Ballade d'Oiseau Somnambule

 

TBP11

 

TBP2

 

 

le Tréponème Bleu Pâle

( version papier mâché )

est de retour

avec l'album: éclosion !

TBP Spécial éclosion 2015

un numéro spécial

célèbrant le meilleur & le pire du fanzine

+ les chansons illustrées du vinyle

et quelques inédits !!!

triplex22

 

REQUIEM ( oeternan dona eis )

 

à Richard dont l’œil nous regardera toujours à travers les vitres grillagées des cars de flics,

à l’Autre qui n’a jamais pu être lui même dans les costumes prêt à porter de la société du spectacle,

à Candide 76 qu’on a sorti de sa campagne pour lui filer des galons et un petit blindé pour écraser les enfants d’hommes,

aux briseurs de vitrines qui crevaient de honte derrière l’étalage de l’intouchable frivolité,

aux bras qui portent dans leurs veines les aiguilles de la solitude blanche,

aux yeux pleins de hantise qui habitent les ghettos du savoir,

au pavé parisien qui se consomme en barricades au Printemps de la rue,

au joueur de tambourin qui rituel de joint en joints crève la peau du Vieux Monde...

 

au café noir qui speede les cernes des silhouettes voutées,

à la fille enfournée dans le chauvinisme mâle, aux pédés des urinoirs publics,

à la presse marginale qui colporte nos mythes et qui d’un chant d’amour nous donne l’envie de jouir le quotidien à la mesure de notre imagination,

au bateau qui finira bien un jour par sombrer sur un océan de larmes,

aux oies gavées dont le foie éclate aux néons des super-marchés,

aux fabricants d’armes quand leurs bombes les remercieront,

aux maladies vénériennes, à l’ironie suprême et aux dollars dévalués,

aux ronds dans l’eau près de la raffinerie, aux poissons géants des centrales nucléaires,

aux indigènes qu’on expose dans les zoos, au génocide du mazout, à la cuisine française qui entrelarde les connards, aux névroses qui délivrent, à Ulrike Meinhof, au dernier crabe de Mururoa,

aux chimères qui germent dans les slums,

aux canuts du vieux Lyon et aux grévistes de Lip,

à la Cecilia

et à Dylan qui n’a pas su mourir à temps...

 

à la ligue des Droits de l’Homme pour qu’elle fane enfermée dans les coffres forts de Nixon, la peste,

à la robe tachée de sperme, au rouge à lèvres sur les pensées de Mao, à Robin des Bois reclassé aux eaux et forêts avec un joli badge d’insoumis,

à l’orgueil qui se terrasse par orgueil, à la distorsion et à l’écho,

au Petit Prince enkaserné dans l’école-bèton qui peint au tableau noir du langage urbain un arc en ciel de Fleurs des Songes,

à l’adolescent qui découvre les plaisirs des sens,

aux graphitis des couloirs du métro,

au sommeil des mitards, aux rictus des miroirs, à la guillotine rouillée et aux crosses levées,

à tous les mégots qu’on a écrasés au fond des cendriers parce qu’ils consumaient notre vieille civilisation puritaine en une folle ronde créatrice...

Je voudrais simplement dire : nous voulons, nous aurons les Solstices de la Vie !!!

Léon COBRA

( ce texte est paru dans Libération le 2 août 1976 )

 

Couverture dos

 

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