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Le Tréponème Bleu Pâle
26 avril 2015

TREMBLEMENT de NERFS ...

 

 

... SéISMES sur KATMANDOU

 

 

Temple es singes

 

Adieu Freaks ' Street !!!

 

Le vieux centre historique de Katmandou est détruit par un tremblement de terre !!!

Que reste-t-il de l'ancien paradis hippy ? Un champ de ruines ...

C'est avec énormément de tristesse et d'amertume que je relie ces textes écrits en 1970 :

 

http://leoncobra.canalblog.com/archives/2009/11/25/15920903.html

 

Dérisoires, décalés par rapport aux images actuelles.

Ma compassion à tous les népalais et à tous les voyageurs perdus sur les pistes de l'Himalaya.

Un dernier salut, NAMASKAR ...

 

 

Nuit Blanche

 

 

Katmandu, jeudi 3 septembre 1970.

Oriental Lodge, La fanfare m’a réveillé à 7 h du matin, déjà le troisième joint…

Stupre et opprobre, au propre comme au figuré, nez de chaussée, chaussée aux moines tibétains, automne jaune fleuve, TIMBRE atone octambule, éternelles neiges fauves de mots…

Je regarde par la fenêtre : FREAKS STREET ...

Trois hippies posent leur vélo et s’enfoncent sous les voûtes de l’Eden Hôtel, le bouge voisin. Un népalais vend quelques bijoux un peu toc au coin de la rue et des machettes à décapiter les buffles.

Sur la gauche, Tashi, l’agence des Trekking est déserte.

Li vilains dit an son respit que tel chose a l’an an despit qui molt valt mialz que l’an ne cuide.

Putain de mousson, il flotte aujourd’hui comme hier.

Il y a même au coin de la deuxième rue commerçante cet immense magasin de fromages. Un rêve suisse en trous de gruyère… H comme… hiver.

Katmandou, la ville-temple.

Je regarde par la fenêtre : Freak Street.

Demain je vais louer un vélo. La vallée de Katmandou est assez plate.



Oriental Lodge, 16h25…

Horoscope à travers un saphir bleu, une ombrelle en feuille de bananier, crémations flottantes, séquences sceptiques, déceptions illimitées…Je feuillette France Soir. Au Tea Room, un couple de français fraîchement débarqué par Air India via Bénarès m’a refilé un vieux numéro du torchon : Chabban a perdu sa femme dans un accident d’auto, JJSS a signé chez Bouglione… Y’a des quarantaine, un peu partout à cause du choléra… J’ai acheté des sandales en caoutchouc, découpées dans un pneu noir à un pauvre gosse, 60 paisas, ça me sert strictement à rien. Je les balance dix mètres plus loin. Je remonte dans la piaule et change de tunique.

 

Oriental lodge

Oriental Lodge, 23h 14…

J’ai fermé la fenêtre, tiré le petit rideau de velours. J’écris à la lueur d’une bougie.

Je croise un curieux personnage, sosie de Martial, porteur de godillots crèmes. Il s’assoit au bord d’un chemin d’argile rouge, derrière lui un arbre de 22 mètres de haut aux feuilles vert sombre qui dansent au vent. Quelques prunes noires secouées par la bourrasque tombent au pied de l’écorce blanche et suppurent une résine blonde. Ce n’est pas le Kerala mais la région d’Oyen au Gabon… Il les déguste une à une… Il enfile des skis à clous et reste planté le long de l’écorce comme un fanion de prière…  J’ai soif. Je vais redescendre à l’Eden m’offrir un Fanta citron.

 

Oriental Lodge, 3 h du matin…

Je remonte et replonge dans mon récit.  Sa tête est un cimeterre de béton armé. J’ai envie d’écrire cimetière de peintres maudits. Le cérémonial groupait 100 éléphants aux défenses sciées. Trois buffles furent décapités sur un swing désastreux, une version locale d’un titre de Procol Harum, a salty dog. Le prêtre revend la testicule gauche à Arrabal qui l’expose aux flashs de la presse. Martial découpe une crêpe de blé noir à la rose avec une scie en dentelle. Que de mal à écrire. Les phrases sont trop longues et précèdent ma pensée. De toute façon, c’est inutile. Plus de papier. Too much…

 

Oriental Lodge, 5h du matin…

Le jeu continue entre l’individu normal et son double halluciné. Je résiste puis je succombe. Le prisonnier de sa culture libérée devient un être esclave de son flottement qui efface un monde, la réalité, pour un autre, l’irréelle explosion des sensations volup-tueuses. Hélas on ne peut vivre qu’une dimension à la fois !

 

Oriental Lodge, 7 h du matin…

éparpillé, déchiré, je n’ai plus aucun goût pour rien… Même la défonce asphyxie. Un joueur de tambourin qui a perdu son chemin, vous savez où il va , J’y vais… les yeux ouverts.

 Je regarde par la fenêtre : FREAKS Street…la fanfare du Sergent Poivré est annoncée. J’ai fais le tour du cadran bleu…

 

( Léon Cobra / Version courte. )

 

Retrouvez ce texte et d'autres extraits dans l'album ECLOSION ( qui vient juste de sortir chez MONSTER MELODIES ) et dans le recueil Juste comme une étoile suicidée. ( Bouquin qui cherche un éditeur !?! )

 

Couvrante 1

Cobra dans la vallée de Katmandou en septembre 1970. On apperçoit au loin le Temple des Singes

 

 

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