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Le Tréponème Bleu Pâle
31 janvier 2015

SOUTRA du DIAMANT ...

 

 

... SIMPLES HâTIVES

 

 

Dada est coupable

 

 

2°) Pour faire un poème hollandais

( DaDa est le caméLéon du changement rapide et intégré )

 

 

Ici Cherbourg, les français parlent aux français.

Ce mel quettonique a débarqué dans ma boite électronique un jour de D.Day.

Voici maintenant quelques messages personnels.

 

Sur fond de Ludwig Van, le ton se voulait plus énigmatique que jamais ; un code souterrain, incassable, indéchiffrable pour les non initiés.

Entre Hollande et la Hollande, le choix est simple. Ne fumons pas que des tulipes.

Il ne suffisait pas de le lire, de l'entendre, je devais le craquer pour l'interpréter, le vivre comme le onzième commandement de la résistance intérieure à la médiocrité extérieure.

Il suffisait de juxtaposer la bonne grille de lecture, juste un peu de doigté comme pour un Rubik's Cube, juste une bonne inspiration comme pour une chasse au trésor dans les bois de Trousse-Chemise.

 

Je me rendis donc sur le champ au Beat Hotel, Rue Gît le Coeur, ce palace bobo à deux pas de la Seine. Après un premier arrêt au 10 , là où l'amour se meurt dans la librairie un regard moderne de Jacques Père Noël . Je récupérais dans un capharnaüm de vieux livres sous une pile d'exemplaires d'Ulysse de Joyce dévorées par les souris , le cutter de Brion Gysin.

Armé du précieux instrument, je gagnais ma chambre au Relais Hotel du vieux Paris, ouais, c'est le nouveau nom de l'ancien établissement de Madame Rachou. J'avais retenu une single room à 239 euros,la nuit, ça me paraissait suffisant pour résoudre le casse-tête.( Note de frais jointe pour remboursement à l'attention du directeur Rockin' Yaset )

J'avais demandé au libraire de me fournir quatre livres à débiter. Je n'en relèverai pas les titres par pure courtoisie pour les auteurs.

Je les ai installés sur une planche à découper en bois, de type Cultura, 27 X 11 et j'ai tailladé, haché, balafré, émincé, sectionné les mots jusqu'à la solution idéale ,the final CUT UT !

Fanfan, la Tulipe Rose, entre dans un Coffee Shop au Pays Bas.

Le pays est au plus bas, le choix est simple il faut vapoter Hollande.

Orange est la couleur de la boutique du fleuriste belge. Légalisons la.

Groland ou land Art , liliacées contre opiacées. Le choix est simple. 

 

Je n'étais pas réellement convaincu.

D'autres mots indiquaient d'autres pistes.

Holland Tunnel, traverser l'Hudson pour gagner Jersey City ou l'île de Manhattan, un galerie routière ou un morceau de musique ?

Flora Holland, un polder du nord est de la république batave ou une troublante amazone en vespa ? Une trame fantastique pour une série noire avec Julie Gayet dans le rôle principal. Le service public pourrait financer cette fiction. J'étais prêt à fournir le scénario et les dialogues.

Il y avait cette musique de Thrubbing Gristle, omniprésente, qui remplissait la pièce, du no wave synthétique des années 80, et ce saumon fumé sur lit de tulipes artificielles, rien à voir, me direz-vous mais un indice quand même... Du Chablis, côte de savant, deux bouteilles vides. Depuis longtemps je ne fumais plus de gauloises bleues... même coupées en deux. Sevrage définitif.

J'ai inversé le regard, il était temps de passer à la seconde étape : le poème inversé et la répétition.

Comme un mantra : O land... land of chaos.

 

holland

 

J'ai quitté Paris, le coeur en berne, direction la Suisse et non la Hollande, séjourné quelques heures à Zurich,ville classée la plus chère du monde, puis regagné la capitale française, direction le cimetière du Montparnasse, huitième Division. La solution se trouvait bien là. Je pourrais enfin comme Tristan Tzara jeter les mots dans un sac et les faire jaillir un à un pour une révélation DADA.

Entre les tombes des sculpteurs Zadkine et Baltasar Lobo, je trouvais difficilement la dernière demeure de Samuel Rosenstock. Un simple emplacement, une dalle carrée de 90 centimètres, ornée d'un petit ruban figurant le drapeau roumain, un laurier égyptien et des fleurs de pavot.

Devant la sépulture du Maitre, je me livrais donc à l'ultime manœuvre, en récitant son texte :

Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l’une après l’autre.
Copiez les consciencieusement dans l’ordre où elles ont quitté le sac.

Un couvre chef de bonne facture, un chapeau melon, 100% pure laine, aux bords recourbés, à la calotte bombée serait mon complice. J'y glissais le précieux sésame, fermais les yeux et un à un jetais les mots sur le gravier espérant une révélation mystique. Le résultat tombait net : décevant encore plus incompréhensible :

CHOIX

PAS SIMPLE

FUMONS

ENTRE

HOLLANDE

ET

LA EST = La Haye

TULIPES

QUE

LA NE = L'âne

HOLLANDE

 

Quelquefois la vie nous terrasse, nous délivre des épreuves insurmontables. Il me restait une dernière voie à explorer. Je m'y précipitais.

Quelle valeur peut prendre la variable pour rendre la formule vraie au second degré ?

Je n'ai jamais prisé les équations, je ne suis pas un intermittent de l'algèbre. J'ai abdiqué.

 

Un monarque républicain enfariné, une reine Béatrix qui parle à travers son chapeau, sept millions de fleurs à bulbe ??? et moi, et moi,et moi... C'était un échec cuisant, frustrant.

Je dus inventer le verbe to lip, lip, lippen en anglais, lèvrer et tuliper en français pour sortir de ce mauvais pas.

Je balançais le cutter de Brion Gysin dans l'égout le plus proche ainsi que les mémoires de verre que m'avait indûment refilé le libraire et décidais de conclure d'un mirobolant :

Longtemps, je me suis lèvré de bonheur pour aller tuliper du coté de chez Spam.

Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante, encore qu’incomprise du vulgaire.

 

C'est ainsi que Tzara concluait son poème et c'est ainsi que je me débarrasse de ce pensum, sans honte et sans monocle.

O land... land of chaos

 

( Léon Cobra )

 

TZARA

 

 

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Commentaires
H
Parfait dans le texte ce style est de temps en temps mon dada.<br /> <br /> Et pour parler de la tulipe il faut un minimum de cette culture de bulbes que beaucoup ne comprenne pas, et c'est à TRISTAN
Répondre
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