FEUILLETON de la SEMAINE ...

... CESAM, Ouvre toi

Deuxième épisode

Nous les suivons et entrons dans un immense hangar à poules. Quelques 200 à 250 personnes (selon la CESAME) se congratulent en sifflant des verres de punch sans alcool gentiment posés sur une nappe en papier de couleur rose. Ben ne connaissait que l’organisateur. L’essentiel. En effet celui-ci nous repéra très vite et nous invita à boire un verre de punch sans alcool.

C’est un grand type couleur locale. Chef de chœur, de 300 personnes au bas-mot. « Je fais chanter les autres… ».Nous confia-t-il moqueur.

Le grand type accapara rapidement le délégué de la CESAM.

Moi je devais me contenter de mater ces dames venues pour cette soirée en l’honneur de la sortie d’un disque laser. Un cédé rom tricoté main avec la pochette en couleur dessinée par un marin péri en mer. Un hommage à sa veuve. Un cédé de chant choral enregistré en l’église de Trémazette l’hiver dernier.

 « Un an ! Vous vous rendez compte ? Un an pour faire un disque, incroyap ! ».

De nombreuses têtes blanches illuminent la salle. La guinche c’est du sérieux.

Lors de son fleuve discours, le chef de chœur a remercié les élus,

sa  femme, son chien, ses amis, Ben de la CESAME, garant de sa fortune probable.

Il avoua : « la gloire de l’auteur est dans sa belle immortalité. ».

Permis de rêver, permis de vaincre pour la postérité.

Il a de la chance de m’avoir comme ami. Me duper serait son dessert.

Aussitôt, après les applaudissements, je décide de l’entraîner vers la nappe rose citée plus haut. Nous buvons un quatrième verre de  punch sans alcool.

Le grand chef de chœur à l’ouvrage, n’avait d’yeux que pour la CESAM. Sa future carrière est  pain béni par les fées de Crésus. L’incrédule…

Alors, à nouveau seul, dans mon cuir noir genre : « Je ne vais pas rester trop longtemps. ».Près de moi, un monsieur, très vieux, vouté dans sa capuche Le Minor,  me demande :

 « Et vous, c’est quelle chorale ? »

 « Aucune monsieur, je ne fais que passer ».

Et il me dit :

 « Moi c’est le biniou, le biniou électronique. ».

Il est dur de l’oreille qui est aussi rouge que son nez. C’est peu écrire…

Je change de place tel un martien découvrant un pot de Nutella et me faufile, bras croisés. J’ai l’air d’un agent de sécurité contrôlant une meute de seniors.

Dans ma solitude, je décide de m’approcher de la nappe rose et m’enfile un cinquième punch sans alcool. Mon cas s’aggrave.

à suivre...