COUP de CHIEN ...
... PAVILLON NOIR
Alain Jegou nous a quittés le 6 Mai dernier.
En hommage, quelques extraits d'un de ces textes:
ABSOLUTELY LIVE ( Doors 1970 )
issu de Papy Beat Generation
qu'il avait co-signé avec ses deux complices, Jean Azarel et Lucien Suel.
Hasta luego, matelot ...
Etrangeté morbide, Ray Manzarek, le clavier des DOORS,
vient de rejoindre Jim MORRISON et Captain ALAIN
le 20 Mai 2013
sur le Vaisseau de Cristal.
The Crystal Ship is being filled
( le Vaisseau de Cristal se remplit ... )
En complément le témoignage
de Jean Azarel:
”BROTHER CAPTAIN ALAIN”
Hello brother captain
T’es parti pour de bon à ce qu’on dit
La mer au milieu
La terre dessus
Le ciel dessous
Odeur de poiscaille et de nitroglycérine
Faire péter les vieux codes qui nous ont menés là
Fumet rock n’roll
Bastringue de peau sur la passe ouest
La poésie partout
Peintures navajos sur la langue
Trop belle ta langue
….
Que blablater sur ta mort ?
Que tu m’as fait renaître à l’écriture
Que chaque fois à tes côtés c’était le mariage gai
Que l’esprit sain vaut mieux que le saint esprit bien que rien ne soit irréconciliable
Que faire ensemble « Papy beat generation » m’a redonné goût à cette putain de vie
Que qui n’a pas lu « Ikaria LO », « Comme du vivant d’écume » ou ton last but not least « Une meurtrière dans l’éternité / Boucaille » ferait bien de se grouiller, on peut crever à tout moment
Que j’ai mangé chez toi et Marie Paule les meilleures langoustines de la création
Que c’était indicible de serrer dans mes bras ton corps amaigri la dernière fois qu’on s’est vus
Que DSK et Guéant ne savent même pas qui tu es, la honte !
Que cette chimio de merde que tu as endurée pendant des mois sans moufter sur tes douleurs n’a servi à rien
Que Claude Pélieu te salue bien haut
Que Jack, Lawrence, Bill, Bob, Neal, Charles, plus tous les doux dingues anonymes qui ont eu le blaze de te connaître te saluent bien haut
Que Lu, Karine, Pam, Joëlle, et toutes autres gonzesses remarquables te saluent bien haut
Que la flottille d’éditeurs qui t’ont publié te salue bien haut
Que j’essaie de ne pas chialer mais que j’ai du mal
Que t’étais mon frère d’armes, et que nos armes faisaient l’amour avec les mots et pas la guerre, même si ça fait rire au crépuscule des crétins
Que je vais finir « Love is everywhere » qui te bottait bien et sur lequel tu n’as pas eu le temps de bosser en priant la dive bouteille je sois à la hauteur, parce qu’y a rien à faire d’autre
Que baiser la plus belle fille du monde par tous les trous en ton honneur ne changerait rien à l’affaire
Qu’à part mon père et mon fils, ce qui est paraît-il bien normal, je n’ai pas adoubé tant d’hommes que ça
Que malgré le drapeau noir planté dans le cœur, je n’ai pas de haine car tu m’as écrit un jour que tu étais content de me connaître
Qu’on ne t’oubliera pas, que tu étais un vrai poète, que tu étais un homme libre, qu’on donnera ton nom à une rue de Lorient, et toutes ces conneries convenues des hommages de crevaille
Que je vais fumer un très gros joint en écoutant les Doors car j’ai plus besoin de musique que de filles faciles
Que sans le savoir tu m’as aidé à payer ma dette à quelques vieux elfes déjantés au nom secret qui roupillaient dans mon ventre
Que je pense à ta compagne
Que je n’en ai pas fini avec toi
Que ça va chier dans les filets
Salut brother captain
T’en as bavé sur la fin
Mais pendant longtemps
La pêche a été bonne
(Jean Azarel
8 mai 2013 )