CYBER CENSURE ...

... Déshabillez-moi

La liberté d'expression n'est pas totale sur le web français. Cerbère est à l'affut mais la censure reste subtile.

Les sites mettent ainsi en place une large surveillance poussant certains auteurs à l'auto censure ou au déclassement volontaires.

L'exemple le plus caractéristique est Face Book.

Dans le monde magique de la Guimauve et du Conformisme de Mark Zuckerberg, tu offres des données à la  firme et tu cadenasses ton profil . C'est le prix à payer pour avoir des amis à la pelle et figurer sur le bottin crétin.

Les hébergeurs peuvent également vous déclasser d'office par un filtrage autoritaire par exemple : site à contenu pornographique.

C'est le cas de Jac Zap qui a participé au numéro 1000 du Tréponème Bleu Pâle et qui peut produire des oeuvres artistiques aussi bien érotiques que politiques voire des scènes pornographiques suivant la violence de son humeur.

( le lecteur malicieux remarquera la présence des Fleurs du Mal )

Il a donc été relégué par notre hébergeur commun au rang infamant de pornographe avec son blog : Ne pas dormir et ses créations (non marchandes) sont précédées d'un avertissement au lecteur.

Les situationistes, les premiers, ont utilisé et détournés des photos dites pornographiques

par l'emploi de phylactères subversifs...

... quant à G. Brassens il se qualifiait de Pornographe du Phonographe !

Jac Zap assume maintenant complètement la situation avec un nouveau site entièrement réservé aux adultes comportant ses pièces les plus radicales.

Comments

[jac-zap]

Progressivement, depuis les années 1990, notre société (civile et institutionnelle) intègre le modèle religieux américain qui fixe les lignes de partage entre nudité / érotisme / pornographie et définissent ainsi insidieusement les rapports aux corps et à leurs représentations. Une idéologie qui repose sur un manichéisme primaire dans laquelle se reconnait la guerre du "Bien" contre le "Mal", de la "pureté" contre "l'impureté", de "l'Ordre" contre le "Chaos"



Une chasse au "politiquement incorrect" s'est engagée sur le Net et dans les lieux de l'art. Une chasse aux sorcières dont les artistes sont les principales victimes : les procès contre l'organisateur et les artistes de l'expo."Présumés innocents" à Bordeaux en 2000, le procès contre la ville de Lyon pour une expo de B.D., le procès contre l'artiste du mail art Philippe Pissier, la censure de l'expo Larry Clark à Paris, etc. .....les cas sont nombreux et peu médiatisés.



Une censure souterraine menée sans relâche par des associations religieuses et laïques au nom de la protection des mineurs, des mœurs, de la morale, etc... etc.... Il suffit que n'importe quelle association invoque l'article 227-24 du code pénal pour qu'une exposition ou site soit fermé et son auteur trainé en justice. Face à cette déferlante, les hébergeurs par frilosité pratiquent une censure préventive. Chaque citoyen est invité à surveiller et dénoncer son voisin......... Plus grave, l'autocensure se généralise et l'indignation face à cette situation n'ose s'exprimer de peur d'être fichée.



Quand des censeurs puritains et intégristes s'octroient le droit de juger ce qui est politiquement correct, notre seule possibilité de révolte est d'être "incorrect" et de porter l'injure de pornographe comme une marque de ralliement.



Merci à toi, Léon Cobra, pour la place que tu as donné sur ton blog à ce crie (nos cries) car pire que la censure, c'est le bruit des pantoufles qui nous étouffent*.



« Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles » Max Frisch