ENCRE ( très ) SYMPATHIQUE ...
... DOUBLE DOSE
Manifeste-Buée
Des mots suicidés, lapidés d’avance aux
phalènes des asiles. Des croûtons de mots, humides. Des
mots-urines, des mots-foutre, excréments de Momo Artaud en cruauté
opiacée. Des mots hémophiles, des mots- hémoglobine. Des mots
laqués, des mots mauve-mescaline. Des mots bisexués. Des mots de
velours lisse sur la redingote rapiécée du Wilde de Covent Garden
en décadence surveillée. Dans la geôle de Reading, à Meudon, à
Ivry, à Santiago, à Guernica, sur les fissures de toutes les
Bastilles : - des mots !!!
Des mots-chancres, en absinthes verbales sur le coin
de table. Des mots-barreaux, des mots-tribunaux, des mots camisoles
de faiblesse, des mots-bourreaux en électrochoc, en gibet…Des mots
liquides : verres-pipes-seringues. Des mots-venins. Des mots qui
tuent le mot jusque dans son corps. Des mots charognards, des
mots-génocides qui commandent aux armées. Des mots mutilés,
cri-rage-barbelé qui montent du fond des décrets-lois. Des
mots-cendres jugés en place publique. Des mots qui cirent les
bottes. Des mots qu’on assassine… Des mots-questions-frissons.
Des mots-désirs et des désirs de mots qui éjaculent ensemble sur
les constitutions. Des mots trépanés de leur vivant. Des mots
suicidés, crucifiés d’avance au code de la Raison.
Le POUVOIR est MOT. Le pouvoir
est ECRITS.
Il faut DETRUIRE le langage
collectif articulé des MAUX du POUVOIR !
Léon Cobra
( Version originale / 1975 /
La Ballade
d’Oiseau Somnambule / Acte II )
Manifeste-Buée
Des
mots suicidés, lapidés d’avance aux phalènes des asiles. Des croûtons de mots,
humides. Des mots-urines, des mots-foutre, excréments de Momo Artaud en cruauté
opiacée. Des mots hémophiles, des mots- hémoglobine. Des mots laqués, des mots
mauve-mescaline. Des mots bisexués. Des mots de velours lisse sur la redingote
rapiécée du Wilde de Covent Garden en décadence surveillée. Dans la geôle de
Reading, à Meudon, à Ivry, à Santiago, à Guernica, sur les fissures de toutes
les Bastilles : - des mots !!!
Des mots-chancres, en
absinthes verbales sur le coin de table. Des mots-barreaux, des mots-tribunaux,
des mots camisoles de faiblesse, des mots-bourreaux en électrochoc, en gibet…
Des mots liquides : verres-pipes-seringues. Des mots-venins. Des mots qui
tuent le mot jusque dans son corps. Des mots charognards, des mots-génocides
qui commandent aux armées. Des mots mutilés, cri-rage-barbelé qui montent du
fond des décrets-lois. Des mots-cendres jugés en place publique. Des mots qui
cirent les bottes. Des mots qu’on assassine… Des mots-questions-frissons. Des
mots-désirs et des désirs de mots qui éjaculent ensemble sur les constitutions.
Des mots trépanés de leur vivant. Des mots suicidés, crucifiés d’avance au code
de la Raison.
Le POUVOIR est MOT. Le pouvoir est ECRITS.
( Version originale / 1975 / La Ballade
d’Oiseau Somnambule / Acte II )