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Le Tréponème Bleu Pâle
13 juin 2011

Des Partitions...

 

 

... Des Harmonies 

 

 

Etonnateaventure1

 

 

La musique des mots

( texte & illustrations : St. BATSAL )

 

Première Partie

 

Rien ne nous permet d'affirmer qu'à cette heure l'événement ait engendré des victimes, l'appareil a évidemment été vérifié avant sa mise en service et contrôlé avant le décollage ainsi que cela se fait à chaque décollage – et j'insiste : avant qu'une roue aux normes ne quitte la piste sécurisée aux lignes fraîchement repeintes, aux feux réglés ; avant qu'une aile ne s'élève pour aller rutiler dans le ciel bleu ; avant même qu'un pilote sur-entraîné ne fasse chauffer les turbines neuves et révisées, et j'irai jusqu'à dire avant que ce dernier ne quitte son domicile assuré, ses enfants adorables et bons élèves (qu'on ne peut soupçonner de vandalisme) et son épouse fidèle, attentive à ses enfants et à son conjoint en excellente santé ; tout est maîtrisé et l'appareil a subi toutes les vérifications nécessaires – et non seulement nécessaires, mais effectuées selon les standards qu'impliquent la réglementation (que nous avons améliorée si cela était encore possible dernièrement à l'Assemblée, légitime, je vous le rappelle, et légitimée par le passage aux urnes des citoyens lors d'un scrutin qu'on ne peut taxer d'impartial car nous sommes dans une démocratie républicaine où l'égalité n'a à souffrir d'aucune fraude ni d'aucune décision arbitraire) – alors, évoquer le probabilité d'un défaut de vérification est inconcevable et faire hypothèse qu'une telle éventualité pourrait exister est – pardonnez-moi – à la limite de l'insulte, en tous cas de l'indécence et pas envers nous oh non, et envers moi encore moins, mais envers les citoyens, les citoyens bons et intelligents, perspicaces, qui nous ont élus, c'est remettre en cause la démocratie elle-même et le pouvoir du peuple souverain, c'est apporter le soupçon au sein de cette essentielle et belle idée de démocratie et je n'irai pas jusqu'à dire que vous mettez la République en danger mais, croyez-moi, il faut la ménager, l'entretenir, la préserver, ainsi que ceux qui en sont les représentants et qu'on ne peut suspecter d'aucune compromission car tout est transparent et, c'est notable : ça l'est devenu grâce à notre action, depuis la fiche de paie jusqu'à la probité familiale, sexuelle, professionnelle, tout a été passé au crible des modèles de la vertu, et ce n'est pas facile parfois, croyez-le bien, mais lorsqu'on agit pour le pays, lorsqu'on œuvre pour le bien de la Nation rien n'est inutile et nous nous plions volontiers à ces règles – amenées par le vote, je vous le rappelle – les règles les plus intrusives, sévères mais justes, et tout compte fait imposées par le citoyen ; c'est parce qu'il l'a demandé que l'Assemblée a voté ces lois, nous n'existons qu'en tant que relais, nous sommes des passeurs, des passeurs d'idées (toujours bonnes des électeurs), des transmetteurs de désirs, et remettre en cause cela (la parole des citoyens irréprochables et pleins d'idées, leur pouvoir de décision) serait non seulement une insulte à leur égard, mais un grand danger pour la liberté qui anime notre démocratie, notre Nation qu'ailleurs on prend pour modèle,

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et si vous me permettez une petite digression, une parenthèse (je n'ignore pas que le temps vous est compté mais c'est essentiel sinon je ne me permettrais pas de détourner le temps que vous m'accordez – et je vous en remercie) : même les plus efficaces mécaniciens travaillant pour cette compagnie ont été triés sur le volet (qui déjà est de haut vol) et, pour les rares sujets peu suspects qui mangeaient du porc (et autre bétail, car toute la filière de production carnée est suivie de manière ininterrompue), la viande a été contrôlée par un organisme envers lequel on ne peut émettre de doute sans – excusez-moi, mais je tiens à parler clair – délirer, ou sans être partisan, anti-républicain ou contre-révolutionnaire car en ce domaine c'est un véritable cataclysme qui a vu le jour grâce à notre action ; le logement de ces employés est légal, leurs meubles ne dégagent aucun ion négatif et ont été fabriqués dans des pays où on ne fait pas travailler les enfants, où des chartes réglementent le travail et l'emploi, vous avez bien entendu oui : l'emploi, et bien ces collaborateurs – les mécaniciens, les hommes et les femmes de couleur qui ont la chance de balayer avec des outils bios et naturels (et si davantage de blancs occupent cet emploi aujourd'hui c'est juste qu'il est devenu confortable), les sympathiques ingénieurs les plus diplômés – tous ces gens dont je vous parle ne se battent jamais le samedi soir et les porcs doux, les bœufs aux yeux de biche, les légumes veloutés qu'ils ingèrent ont été agréés par des Commissions élues et inattaquables ; leurs épouses légitimes et fidèles utilisent du maquillage bio où, dans la conception, les animaux n'ont pas souffert ni les hommes et les femmes qui travaillaient, pardon, qui travaillent dans ces entreprises car celles-ci ne connaissent pas l'imparfait (si ces salariés avaient enduré ne serait-ce qu'une épreuve bénigne, leur contrat de travail les aurait protégés et des syndicats existent, ne l'oubliez pas, qui seraient intervenus pour les défendre et nous faisons tout pour qu'ils jouent leur rôle de contre-pouvoir, comme nous protégeons les journalistes si utiles à notre démocratie irréprochable et qui nous apportent la critique, et nous l'acceptons, vous m'entendez bien, et non seulement nous y consentons mais nous la désirons au fond de nous-même, car nous avons l'intime conviction qu'ils sont utiles et sont même le fondement de notre démocratie alors pourquoi nourririons-nous contre eux quelque inimitié) et je précise : à l'instar des mécaniciens tout le personnel est sélectionné de la sorte ; seconds (et secondes), hôtesses (et hôtes), employés de piste (et employées de piste), mais je ne vais pas vous dérouler toute une liste au masculin et au féminin car les hommes et les femmes pour nous sont des citoyens égaux et aucune différenciation ne pourrait les séparer, je ne vais pas vous déclamer une liste avec la paume sur le cœur car c'est avec le cœur que je travaille et non avec la main, je suis sûr que vous me comprenez, je suis un homme de terrain formé sur le terrain, moi, je ne sors pas des Grandes Ecoles (que j'admire par ailleurs, car elles sont nécessaires à notre avenir, à la recherche de pointe que notre Assemblée soutient et on a besoin d'hommes qui en sortent aussi pour diriger les grands groupes, de grands hommes, et de femmes qui sont de grands hommes, issus de formations qu'on ne peut mettre en doute et que le monde entier nous envie sans hostilité) pas d'emphase, Ô de grandiloquence vous n'en trouverez pas chez moi, je ne suis pas en représentation sur une scène (et pourtant j'aime voir les gens de talent sur scène, ils en ont tous, les plus grands comme les amateurs, que je vais voir souvent dans ma ville lorsque mon engagement m'en laisse le temps, tous ces gens en association avec tant de génie, tous ces gens de tant de bonne volonté qui donnent à leurs semblables, qui font vivre le pays et portent sa culture ici et au-delà des frontières – et que dans l'Histoire l'Assemblée n'a jamais autant aidés : des millions, nous avons débloqué des millions pour les aider et qu'ils fassent rayonner notre remarquable culture) non, je ne suis pas en représentation mais un représentant du peuple et cela est toujours grave, c'est une fonction qui n'est pas légère je vous l'assure, je suis là pour parler vrai, en toute transparence, je suis là au plus près des citoyens et je me refuse à jouer les Othello car dans les hôtels je ne m'y ébats pas avec des blanches et belles colombes et je me les paie moi-même, les deniers de la République restent à la République, les deniers de la République vont à la République, ils en viennent et ils y retournent, et comment dire, nous n'avons pas le choix ! C'est la mission que nous ont confiée les citoyens et dont nous sommes fiers et si nous ne sommes pas dignes de la recevoir qu'ils nous pardonnent nos offenses comme nous pardonnons aussi au seul qui n'a pas voté pour nous et que pouvons-nous faire d'autre que de satisfaire leurs désirs ? En aurions-nous le pouvoir ou seulement la faculté que l'impossibilité se montrerait alors : nous avons développé tant de garde-fous salvateurs, tant de contrôles naturels par des entreprises assermentées assujetties à des règles strictes

 

 vingt cinq octobre 007

 

 La suite... demain !



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