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Le Tréponème Bleu Pâle
3 avril 2011

HEP TAXI ...

 

 

... Un lift pour Tanger ( suites )

 

ambassableue

 

( 7 )

Cross Road Croc

 

On prend le train pour Fès…Deuxième classe…Dans le compartiment, des étudiants  qui se rendent à un mariage…Ils nous invitent ?

 

Voyage de discussions en tous genres…Arrivée en gare de Fès…Nous avons une adresse pour le mariage…

On prend un taxi pour aller dans un hôtel…Une demi- heure que l’on tourne, on s’arrête devant un petit établissement !

Mince, la course vaut celle de London au point de vue du prix !

La chambre est nickel, une douche…Bram est heureux…

On fume quelques joints…On s’endort…

 

002

 

 

Le lendemain, on visite la ville ?

Merde ! Nous sommes dans un hôtel qui jouxte la gare !

Le taxi nous a arnaqués !

 

La médina de cette ville est composée d’un dédale de ruelles, vaut mieux prendre un gosse comme guide !

 

Près d’une banque, dans le centre-ville, on a rencontré des français qui jouaient au baby-foot dans un café…

 

Comme cadeau pour les mariés, on a acheté une boite de mackintosh…

Taxi vers le quartier chic de Fès…Villa avec des piscines, les riches Fassis savent vivre…

 

Superbe cérémonie…On mange à la table des mecs, ils fument et jouent de la guitare…Boivent de l’alcool…

 

On a gerbé dans la douche.

 

004

 

Moulay-Idriss et sa grimpette vers la mosquée…On ne peut y passer la nuit, c’est un lieu saint !

 

Les ruines de Volubilis : oui !

 

Train vers Meknès…Hôtel chic…Resto chic…Rien à voir…

 

Train vers Casa…Sans intérêt…

 

Bram veut rentrer à Amsterdam ?  Oui ! Il se tire…

 

Je suis seul, et à Casablanca…Je m’emmerde !

 

Un autobus pour Agadir …Quelques heures de route…

C’est le sud !!!!

C’est une ville qui a subi un tremblement de terre…Elle se reconstruit d’une manière moderne…

Je n’ai pas de tente, mon sac est allégé, j’ai donné certains de mes vêtements à des jeunes marocains…J’interroge un jeune aux cheveux mi-longs ? Je cherche un hôtel correct et pas trop cher ?

 

Il me conseille le « Diaf » qui se situe dans le quartier de Talbordjt ! Avenue Allal Ben Abdallah…

Je me dirige vers le nouveau centre-ville, plein de nouvelles constructions, on plante des palmiers sur les avenues…

 

Des places aérées, des commerces d’artisanat, des terrasses, des restos…

Au fond d’une rue animée et moderne, un escalier sur la gauche, on tourne et on se retrouve dans le quartier de Talbordjt…

 

Pas d’occidentaux, pas de chevelus ? Les gens se dévissent la tête pour me reluquer !

Mon allure est spéciale, comme je transpirais abondamment avec mon jeans, j’ai opté pour un short de sport…Avec des cheveux longs et mes jambes nues ! On pourrait confondre ?

 

Enfin, l’hôtel « Diaf »…Une réception, un mec pas sympa, curieux, fureteur en diable…

Mais, c’est propre et en face, on vend des sandwiches et des boissons…

Je loue une chambre…Un grand plumard, un lavabo…Ma piaule donne sur la rue.

 

Je déballe mon sac, je compte mes ronds !

J’ai faim et je m’ennuie ferme ! Seul, c’est le début de la galère !

Pas de nouvelles de Chris !

Les sandwiches au thon et tomates sont excellents, le  « judor » m’a rafraîchi.

 

005

 

Agadir, c’est l’endroit idéal pour faire des rencontres : sur la plage, aux terrasses des cafés, c’est agréable, les gens sont  modernes…

On se fait plein d’amis en peu de jours…Un certain Abdelkader m’invite à manger à la cantine de l’hôpital où il travaille comme téléphoniste…

Nous avons picolé ensemble dans un bar…Des « flag’s »…

 

Il est correct, il m’a fait visiter Tafraout et Taroudant…On a fait les putes !!!

 

Il me conseille de voir la ville des hommes bleus : Goulimine !

OK ! Je garde ma chambre à l’hôtel…Je ne prends que le minimum…

 

En autobus, les paysages sont grandioses…Une colline où il y a des serpents en-dessous des roches ?

 

La campagne aride avec les arganiers et les chèvres qui grimpent sur les branches…

 

fes

Fes

 

mekn_s MEKNES ( Archive )

 

Cross Road Cobra

 

Les filles de Mogador

 

 

 

La première fléchette se plante net dans l'affiche en plein dans la poche du slip kangourou.

Pattie éclate de rire.

Avec Minoy, on hoche la tête puis on regarde nos couilles en souriant.

Elle balance sa deuxième, un peu plus haut juste au niveau du nombril.

Elle est à cinq mètres de la cible, nue sous sa tunique marocaine. Pas de slip, pas de soutien-gorge. La pièce plongée dans l’obscurité naturelle n’est éclairée que par une dizaine de bougies parfumées. Son ombre danse sur le mur blanc. Ses petits tétons noirs percent à travers le coton crème.

Il lui reste une troisième fléchette passée dans son magnifique ceinturon de cuir rouge.

Elle vise soigneusement les yeux du mannequin de l'affiche de pub pour les sous-vêtements masculins Eminence.

- Pan dans ta jolie petite gueule,  sale macho !

J’applaudis par provocation.

-       Tu vois ce gus n’est qu’un porte calbute exactement comme les gonzesses sont des porte manteaux  pour la Samar’ ou Channel.

-       J’emmerde tous les mecs de la planète !

-       Ecoute Patricia tu d’…

-       J’m’appelle pas Patricia mais Pattie, t’as compris.

-       Tu connais la véritable histoire du slip Kangourou ? interrompt Minoy.

-       Quoi.. ?

-       Le slip kangourou vient de la Pampa.

J’éclate de rire.

-       J’t’assure, c’est sérieux. On dit que les gauchos portaient des sous-vêtements renforcés sur le devant à cause des vibrations sur les chevaux ; pour les protéger en somme.

-       Tu veux dire qu’ils avaient la trique sans arrêt ?

-       J’sais pas ; l’histoire officielle de la marque Eminence ne répond pas clairement à cette excellente question...

-       Vous n’êtes vraiment que deux crétins de phallocrates conclut Pattie en reprenant ses fléchettes.

 

 

 

Quelques heures auparavant.

On marchait sur les remparts portugais, satisfaits, savourant la fraicheur du vent sur l’océan atlantique. Une pause guerrière sur les canons, un vol de mouettes sur les rochers à marée basse, on se croyait presque à Saint Malo.

En descendant du bus qui nous amenait de Marrakech, on avait opté pour le premier hôtel rencontré. La piaule était chouette, propre, bon marché, une aubaine, ça commençait bien.

Essaouira, la bien dessinée en arabe, l’ex Mogador des coloniaux.

Essaouira, la mythique… Jimi Hendrix s’y était ressourcé juste avant sa prestation à Woodstock, Cat Stevens y avait découvert l’Islam, The Living Theatre  y avait séjourné en 1969, l’Hôtel Pacha était l’équivalent du Chelsea Hôtel.

Essaouira, la mystique… On venait du monde entier écouter les Gnawas, les musiciens guérisseurs.

Essaouira, point de rencontre… à l’entrée de la médina on tombe sur Minoy et Christiane. On s’embrasse puis on part déguster des sardines grillées et la fraicheur des alizées à la terrasse d’une gargote en bord de mer.

L’après-midi, on crapahute le long de la cote vers Diabat, la plage hippie. Il y a une communauté d’installée juste à coté.

On marche, cinq, dix kilomètres ; au bout de deux heures, on s’écroule dans une crique déserte. Epuisés.

Baignades à poil dans l’écume et le roulis. Coups de soleil. Farniente.

Sur le chemin du retour, on rencontre deux babas.

-       Combien de kilomètres pour la communauté ?

-       Presque quinze sourient-ils en pressant le pas.

On ne visitera jamais ce fameux phalanstère et pour cause le menu est sacrément différent. Christiane nous invite à passer la soirée chez ses copines du M.L.F. qui ont loué une grande baraque traditionnelle dans la médina.

-       Les Gouines Rouges me glisse Minoy à l’oreille . Faut venir ! j’en ai marre d’être seul au milieu de quatre femmes comme un animal de compagnie..

-       C’est quoi ce délire ?

-       Monsieur a des états d’âme reprend Christiane. Je suis venu au Maroc pour ça, pour rencontrer Michèle et Marie Paule qui veulent publier ma thèse de psycho largement remaniée dans leur collection aux éditions des Femmes.

-       Génial ! coupe Joëy.

-       Ouais et pendant qu’elles discutent à longueur de soirée, moi, j’supporte Patricia, une petite merdeuse hystérique, défoncée du matin au soir.

-       Trop cool l’ambiance, merci de me retenir, vieux frère, j’vais regretter le bateau et la classe pont ! que j’dis.

-       Putain, c’était le bon temps !renchérit Minoy. 

 

 

-       Venez , c’est l’heure du gateau !

Les autres filles nous appellent. Elles ont fini leur réunion de travail. Maintenant c’est détente ou plutôt défonce : le space cake !  Elles ont confectionné un énorme gâteau au miel et au shit.

-       Après vous,  marquise !  je fais en m’effaçant devant Pattie.

-       Tu peux te la foutre au cul ta galanterie qu’elle réplique.

 

Brian_Jones_Presents_The_Pipes_of_Pan_at_Jajouka

 

Dans la pièce principale, là aussi des bougies, des bâtonnets d’encens et une musique répétitive qui sort d’une magnéto portative amplifiée par deux amplis mono, percussions et flutes. Incroyable ! le délire du défunt Brian Jones : The Flutes of Joujouka sorti en 1968. C’est stressant au possible assis en cercle à déguster le thé et la pâtisserie. L’effet du Cake Space n’est pas immédiat. Pattie se roule un joint avec une machine à rouler automatique Rizzla. J’ai pitié d’elle ; je lui en roule un spécial, un patriotique à trois feuilles avec comme filtre mon dernier ticket de  métro. Elle râle mais accepte quand même.

-       Je vais chercher des tambours. ON va improviser sur le disque qu’elle fait.

J’ai envie de discuter un peu idéologie avec Marie Paule et Michèle. Elles sont plus âgées que moi, la trentaine.

-       Le problème, c’est que si chacun se renferme sur ses propres luttes. Il n’y a plus d’universalité. Les mouvements deviennent sectaires. C’est chacun sa révolution.

J’aurai mieux fait de fermer ma gueule. Elles me remettent en place.

-       Mai 68 c’est fini, passé, trépassé. L’époque a changé et de nouvelles structures doivent remplacer les modèles figés. A nous de prendre en main nos destinées. Le FHAR, le MLF, VLR proposent des actions qui n’ont rien à voir avec les commémorations à la Woodstock. La Sorbonne est restée une université conservatrice, l’Odéon un théâtre bourgeois, je ne te parle pas des syndicats… Qu’est-ce que tu fais, toi ?

-       Je boycotte le système. Je suis un marginal.

-       Tu parles ? L’inaction engendre le parasitisme. Il y a trois ans tu faisais partie d’une avant-garde maintenant la massification te condamne à évoluer sinon tu vas exploser, inutile, totalement stérile.

-       Elle a raison.  reprend Joëy, tu parles, tu écris mais tu n’agis pas. C’est improductif. Il faut exister.

-       Dans le système.

-       Oui et non. C’est ce qu’on fait avec notre maison d’édition. Un produit différent.

-       Oui mais un produit.

-       Non un contre produit.

 

 

 

-       Musique pour toutes !

Pattie rapplique avec un grand filet de pêcheur remplit de darboukas, tambourins, tbîlâts et djembés. On se partage les instruments.

La bande finit par s’arrêter. Je me retrouve à jouer avec Pattie et Minoy. J’ai mal aux doigts à frapper de plus en plus fort sur les peaux tendues, à rompre, à saigner… J’ai un début de crampes à maintenir les deux tambours entre mes cuisses… roulements, contre temps. On se répond. Non. On se livre un combat. On s’insulte. On croise les regards ; j’accélère. Elle lâche prise, bondit, saisit le tam-tam, le lance contre le mur ; la poterie éclate, se brise. On ralentit. On stoppe. J’ai soif.

Minoy se lève, allume une clope. J’ouvre la fenêtre. On prend l’air, il me passe une taffe de sa gauloise.

-       Ce coup-là, le gâteau fait de l’effet.

-       Comme un trip par vague.

-       Putain ! la môme ! Elle est dehors !

-       Merde

-       A moitié à poil, à la tombée de la nuit dans la vieille ville, y’a urgence.

Minoy se précipite dehors, j’alerte les filles. On se rue à sa poursuite. Pattie apostrophe les mecs dans la rue et leur fait des bras d’honneur, ça va dégénérer. Il l’empoigne, elle hurle. Marie Paule arrive la première et la maitrise. Un attroupement se forme.

-       Qu’est ce qu’on fait ?

-       Le cinéma dit Michèle, le vieux cinéma au bout de la rue. On y va.

 

 

On s’engouffre dans la salle pour la dernière séance. Horrrrrreur ! Hibernatus, un navet français avec Louis de Funès.

-       Un film  d’Edouard Molinaro de 1969 ; commente Marie Paule en cinéphile distinguée. On est gaté… Encore merci pour Patricia.

-       Appelle la Pattie, elle le mérite.

 

On n’a pas résisté longtemps à l’hibernation artificielle. On a prit la poudre d’escampette après trente minutes de conneries. La rue était de nouveau calme. Blottie contre ses copines, Pattie se faisait discrète. Tout le monde rigolait. Space Cake, planète Argan, escale détente, enfin.

 

porteur_d_eau

 

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Commentaires
L
Je Me félicite de constater votre blog, cela aidera mon est à bien des égards.
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