MUSCA PARTITA ...
La porte
claque refermant ses murs de solitude. Plafonds moroses, murs parcheminés
d’acajou, seul avec le tic tac des pendules et les communiqués génocides des
radios. SEUL au milieu des objets sans sens, des parfums sans odeurs, des mets
sans saveurs, des humains sans humanité, des fleurs en plastique, des animaux
domestiques et du reste qui n’est le reste de personne. D’ailleurs y-a-t-il eut
des gens autrement qu’en squelettes osseux condamnés à la disette à perpétuité
ou en obèses monstrueux aux régimes amincissants remboursés par la sécurité
sociale ??? SEUL avec des idées collées aux plafonds pour arrimer… les mouches
! faire rimer des mouches avec démagogire !!! Ce mot là me plait. Démagogire mieux que gerber, vomir… on
ingurgite, on nutrimente ! Mentir
à la menthe… YEAH, Yeah, YEAH… Toujours plus Coooool ! Je me jette sur un
cafard, trucide son ventre pansu quoique crémeux, pourlèche mes ongles de son
jus et les trempe dans du lait sucré en boite. Le trou est trop petit pour mon
doigt, j’y sacrifie mon index, un peu plus,un peu moins…
D’autres
portes claquent. L’automobile, ce cercueil roulant, plein de mégots, de gel
douche, de gratuits déchirés,
de chips écrasées, de soda light… hello ton chéquier brille au zénith du crédit
illimité ! Beauté promise à qui ? à toi ? t’y crois ??? Yeah, yeah,YEAH… La
musique de fond est CONSTERNANTE ! Les murs n’ont-ils donc pas d‘âme pour subir
un tel matraquage ! J’avais saisi leur langage autrefois dans des greniers,
dans des caves, dans les couloirs du ParanoPolitain
mais là ?
Les
moustiques s’en donnent à cœur joie. Leur joie est bien facile entre ces
plafonds, ces dômes, ces murailles, ces vieux ponts humides de moisissure. Le
vent fait claquer une nouvelle porte. Porte de la Chapelle
La
peinture décore les murs ; les murs décorent l’ennui. Ils rétrécissent au
maximum les estomacs. Il n’en faut pas davantage pour que les esprits se collent
au double rideau fermé pour trouver une indivisibilité. Les vitres sont posées
à même les murs et les murs sur des chevaux de frise électrifiés. C’est
bizarre, l’architecte n‘a pas signé de son nom, il a pris un pseudo : TRANS
SURETE… et ce rayon de vapeur qui sort de nulle part et qui projette sa pâleur
hachurée sur les mouches … Vous en pensez-quoi ? Mouches à portes… mouches à
tiroir… à moins que ça ne soit l’inverse tiroir à mouches, penderies à mouches,
mouches à mouche… des portes claques, des mouches bourdonnent…Des mouches, des
portes provenant d’ailleurs, d’hier, d’ici ou d’hier ici ou d’avant-hier ici
ailleurs… très compliqué de remonter le temps et puis ça ne change rien à la
situation présente. Sirènes de mouches. Plaies ; Play, play… YEAH, yeah, yeah !
Symphonie des mouches, orchestre de bateau mouche… Se gratter les mollets,
arracher la pilosité qui pourrit… Qu’une mouche s’y mette et vlan une porte qui
claque ! Un bruit d’avion. Ils doivent lâcher des bombes avec cinq portes et
deux cents mouches anti personnel… on a soudain l’impression que les portes
vont s’ouvrir. On entend une clef dans l’absence de serrure. Un courant d’air
déplace les mouches. Une sonnerie aphonique.
Purée de mouches, toujours la même chose à bouffer !!!
Mouches bleues
au vinaigre, petites mouches de taffetas noir au miel, brochettes de mouches
d’Espagne… Ils poussent de nouvelles portes, des ponts levis qui ne se baissent
jamais et un donjon en plâtre rose dont le blason est une mouche
gothique…
La
porte CLAQUEMURMURE. Ce mot là
me plait. Un peu, beaucoup, à la folie !!!
ENCORE 26
JOURS à tirer dans cette CASEMATE DE MERDE !!!
COBRA / Extraits 1973 + 2008 / MUSCA PARTITA /