... Quand l'embryon part braconner !
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SEXPLOITATION NIPPONE
Cinéma pink
ou pinku eiga. Ce terme est composé du mot anglais pink,
signifiant rose, et du mot japonais eiga, signifiant cinéma. Les pinku
eiga ou sexploitation japonaise étaient des productions cinématographiques
indépendantes qui, du milieu des années 1960 au début des années 1970
expérimentèrent une nouvelle forme de cinéma mêlant sexe et violence. Inspirés
par les procédés narratifs, l’esthétique et les moyens de production de la « Nouvelle
vague », les films pink et leurs auteurs sont
indissociables de l’histoire de la gauche révolutionnaire japonaise. Ce
mouvement cinématographique, certainement le plus extrême qui se développe
alors dans les pays industrialisés, est pourtant comparable aux cinémas de
Pasolini en Italie, Fassbinder en Allemagne, qui distillent une même tendance à
la subversion, un même goût pour l’onirisme, et une dénonciation de la « morale
bourgeoise ».
[Michaël PRAZAN, Les fanatiques, Paris, Edition du Seuil, 2002, p.18]
Japon, 1936 : une serveuse découvre le
corps étranglé et émasculé d’un homme de 41 ans prénommé Kichizo (Ezumi
Hideoki), marié et père de famille. Les journaux du 20 mai annoncent
l’arrestation de sa maîtresse "la sorcière Abe Sada" (Junko Miyashita).
Mais celle-ci a utilisé bien d’autres prénoms au cours de sa vie de prostituée.
Elle raconte elle-même comment, du 23 avril au 7 mai, elle a poussé jusqu’à
l’extrême les limites de son "amour fou" pour Kichizo. Celui-ci était
d’accord pour lui sacrifier sa famille, son commerce, sa vie même. Lorsque la
police l’arrête, elle avoue son identité avec fierté.
Ce fait divers inspirera un an plus tard un autre film plus connu:
l'Empire des Sens
Vous l'avez reconnu.
Ce n'est pas Léon Cobra
mais
Horace Python !!!