Identité, identification ...
Le visage du traître ne doit jamais trahir la
noirceur de son âme…
( Shakespeare / Othello / à propos de Iago )
Eric B ne sourit pas.
Ses lèvres closes penchent nettement à droite.
Il affiche une morgue certaine.
Eric Besson a le cheveu court.
Monsieur Eric Besson porte une chemise bleue et une cravate
rose.
Derrière lui on devine deux drapeaux où la couleur bleue
domine encor et toujours, juste une once de blanc pour rompre l’uniformité,
surtout pas de rouge… ça fait tache ! ( de sang ? )
Monsieur le ministre pose une question qui n’intéresse
personne : Pourquoi un grand débat sur l’identité nationale. Pour vous
qu’est-ce qu’être français ?
Sur son site internet on peut lire : liberté
égalité fraternité en police de caractère carrément grisâtre,
exactement la même typographie que j’utilise pour ma série il était une fois…la presse underground ! Coïncidence ou pas, on a l’impression que la
devise de la République est devenu un truc rétro, un adage figé dans le 19 ème
siècle.
On distingue vaguement un logo de Marianne avec le bonnet phrygien, tout petit, tout flou comme si la République française avait disparu dans les sables mouvants comme sur les timbres pour n’être plus qu’un spectre… Une version light d’un autre temps, honni.
Chaque époque a ses symboles, ses mythes, ses
combats, sa communication. ( sa propagande ? )
La révolution française a balayé l’absolutisme
royal qui tenait son pouvoir de Dieu, ses trois ordres et ses fleurs de lys
pour y installer la République, son drapeau tricolore, son chant de combat la
Marseillaise, une idée neuve la Nation et un mot magique citoyen.
Le peuple en arme et les sans-culottes ont repoussés les armées des
tsars, rois et empereurs qui voulaient restaurer l’ordre ancien. En décapitant
Louis XVI et Marie Antoinette, la Convention véhiculait son message : il
n’y a pas de retour en arrière possible !
Les Bolcheviques se sont inspirés des mêmes
méthodes pour créer les mêmes conséquences en exécutant le Tsar et sa famille.
Le communisme imposait ses symboles, son drapeau rouge, son hymne :
l’Internationale et l’universel camarade.
Chaque utopie développe sa mise en scène
simpliste et efficace. Chaque révolution voit Saturne dévorer ses enfants.
L’Europe marchande a fait de même ; une monnaie
artificielle, l’euro, un drapeau cloné sur celui des USA, bleu pétrole avec des
étoiles jaunes qui croissent au gré des délocalisations-adhésions et un hymne
( !) Pas n’importe quelle
allégorie… l’Ode à la joie ( Ode an die freude ) de Ludwig van Beethoven !
C’est dire si les Bretons, Basques, Corses ou Irlandais se reconnaissent dans
ce tube ?!?! Manque le mot magique. Consommateur même à l’Est ça ne fait
plus rêver… L’Europe est en panne sèche.
A une époque où l’économie est globalisée, où la mondialisation ronge les continents, où les déséquilibres écologiques sont planétaires, à quoi rime un débat sur l’identité nationale ? sauf à remuer la boue nauséabonde de la Révolution Nationale du maréchal Pétain.. !
Nous sommes tous et toutes dans la même galère, citoyens et citoyennes du monde face à des défis universels.
Alors s’il faut créer un ministère que ce soit celui de la dignité humaine car il nous manque une partie de nous-mêmes : les autres !!!