... Nuit électrique


HAUTE TENSION

 

( 1 )

 

Introspection

 

 

Y’a ma gueule, rien que ma gueule, mon sale faciès de mongolien, de paumé, de perpétuel traîne misère qui se reflète saumâtre dans les miroirs lézardés du Faust Fast Food… ça me fait un point de repaire, ça me permet de me situer au milieu des cadavres fardés, des autres épaves de la Nuit Electrique…

T’imagines Kathy, ce que ça peut donner les vendredis soirs vers trois plombes du mat’ quand l’amicale du trottoir débarque dans le snack dans une onde de peppermint glacé… le zoo humain comme dirait Herbert en rajustant ses faux cils… Il a de l’humour, le cochon, mais ici, c’est pas du tout ce qu’on recherche… Ouais, personne ne rigole. Les mâchoires ne se débloquent que pour mâchouiller du chwim-gum… On se tait et on observe ! Celui qu’à quek’chose à vendre, il balance une super pub raccoleuse : désespoir sucré, solitude blanche,  partouze royale ou qu’ek chose d’analogue, il n’a même pas le temps d’terminer son annonce qu’il a déjà dix clients sur les reins ! Travelos mal rasés, musicos flippés, mineures en fugue ou petites frappes en mal de speed… Tu vois, Kathy, c’est là que je commence mes nuits… Un point de départ pour une dérive quelconque, j’suis devenu pas trop exigeant sur la qualité des rencontres…L’important, c’est la quantité, la masse de chair qui se fige ou s’anime autour de moi…  Plus le décor est crade, plus la sensation est forte ! Les lorgner, les sentir, les violer jusque dans l’anonymat de leurs cernes violettes…

 

@ suivre…

MasKarades_O7