TERROR in CHADANGO...
... inédit de séjour
A COMME N°8
TERROR in CHADANGO
( de notre envoyé spécial MAXIME BENOIT-JEANNIN )
Minuit quand les touristes
débarquent du charter qui les a amenés à Chadango, l’aéroport baigne dans le
brouillard et les lumières oranges de la tour de contrôle ; les touristes
les distinguent à peine . L’accompagnateur de
la Compagnie
Craft
Inc, torse moulé dans un T. Shirt Craft les attend dans le hall d’accueil ; il bavarde avec un douanier un peu éméché qui le pelote ; son copain, une folle perdue, les cheveux oranges, la bouche peinte en rouge, s’impatiente :
- Alors,
y se magnent le cul ?
Les voyageurs, certains envapés,
d’autres les yeux bouffis de sommeil se trainent vers les bâtiments de la
douane. Les formalités commencent une fois les bagages récupérés. L’air est
moite ; une jeune femme dans un deux pièces absolument indécent est
immédiatement mise à l’écart avec ses bagages dans une cabine de fouille et
baisée par deux douaniers en rut qui auparavant se branlaient dans leur
oisiveté bureaucratique. Les touristes entendent les cris
( d’effroi ou de plaisir ? ) de la jeune femme et certains en éprouvent un délicieux frisson.
- C’est pas à moi que ça arriverait ! dit une pédale mélancolique.
Son conjoint lui donne une tape réprobatrice sur les roubignoles. Le contrôle de la douane est arbitrairement sélectif. Certains passent comme une fleur. D’autres doivent se foutre à poil, écarter les fesses pour se faire sonder ( les nanas se font aussi touiller de vagin ) déballer toutes leurs affaires. Les douaniers arrachent les doublures des fringues avec un sourire sadique tandis que des chiens policiers reniflent. Des fouilleuses lesbiennes en uniforme stricte se font des voyageuses qui n’osent pas protester et qui finalement en redemandent. On les a prévenues de l’ambiance qui règne à Chadango. L’accueil aux frontières est prévu dans le contrat de vacances. Chadango est une république fantoche connue pour ses camps de concentration fameux, ses tortures, ses vices nombreux, la passion de ses habitants pour l’amour sous toutes ses formes et le football. Un grand tournoi international el mundial y est d’ailleurs en préparation au moment du déroulement de ces faits. La compagnie Craft offre des vacances inoubliables sous cette latitude. La compagnie garantit la vie sauve et le retour des touristes chez eux. Malgré tout, des accidents pouvant se produire, il est conseillé avant le départ de contracter une assurance sur la vie au bénéfice des proches. Simple formalité mais on ne sait jamais. Enfin tous les voyageurs ou presque ont été contrôlés et ont la permission de monter dans le bus qui les attend devant l’aéroport avec un chauffeur assis au volant, adipeux, débraguetté, occupé à lire des Bd pornos. Les touristes sont absolument ravis de l’accueil. La fille qui s’est fait sauter par les deux douaniers a revêtu un pantalon et un T. Shirt. Rêveuse, elle contemple ses ongles. Un célibataire lui demande si elle a aimé ça.
- Mucho répond-elle.
- Hôtel Mundial, room 418 chuchote le célibataire.
- Caresse
moi plus doucement
- Essaie de comprendre dit le type.
Bref les touristes entre eux font connaissance. Le but du voyage ? S’enfiler mutuellement, se mélanger à la population locale et participer au carnaval politique en spectateur, disons privilégié. On organisera des émeutes pour eux, ils rencontreront des militants révolutionnaires clandestins, visiteront les chambres de torture, etc.… assisteront au passage au lance-flammes d’un bidon ville ; rien que de l’exceptionnel !
L’accompagnateur de Craft INC a mis la main sur la chatte d’une touriste et entend bien s’en occuper jusqu’au bout. Son adjoint, la folle perdue, essaie de lever un macho européen. Le bus est rempli de chair turgescente, en érection, mouillée, salivante et pénétrée.
Les touristes vont être couillonnés sur toute la ligne, il faut bien l’avouer. Dans son programme de réjouissance et d’émotions fortes la compagnie Craft a prévu une attaque simulée du bus entre l’aéroport et l’hôtel Mundial par une brochette d’affreux guérilleros plus vrais que nature. Les gars sont au rendez vous puissamment enfouraillés. Ont des mines vraiment patibulaires ainsi qu’il est prévu à l’alinéa 26 de leur contrat. Malheureusement pour les voyageurs, mes chéries, vous commencez à comprendre que de véritables guérilleros ont sauté sur l’occasion de forcer l’admiration des médias ( TV principalement ) et ont remplacé au pied levé les méchants, des acteurs au chômage que la compagnie avait recrutés. Et alors, imaginez-vous mes choutes, la surprise et la terreur des accompagnateurs, du chauffeur, sans compter celle des touristes qui trouvent qu’on pousse le réalisme un peu loin quand de vrais rockets viennent frapper le bus de tous cotés, qu’il explose et s’enflamme, que le chauffeur buste sectionné du bassin, cette partie on négligeable de lui-même est projetée à l’arrière et que bientôt le bus n’est plus qu’un mélange affreux de chair, de plastique, de tôles… de quoi faire dégueuler les âmes sensibles et il y en a ! les gars qui filment toujours les attaques de ce genre, par exemple, pour la publicité de la compagnie. Mais ils ont fait leur boulot jusqu’au bout. Chapeau, les mecs !!!
Grâce à eux, entre nous, je leur
ai acheté le film pour presque rien et j’ai vendu les photos à
La Bild
Zeitung.
La fin morale de tout ça, c’est que je me suis fait un sacré paquet de pognon ; j’avais eu vent de l’affaire le premier. En prime pour la presse de gauche : l’interview du chef des guérilleros.