L'enfant des brouillards ...
L’enfant des brouillards
Il y a des paradis aux artifices urbains
qui viennent se nicher dans d’obscurs recoins.
Tu es l’enfant des brouillards
De la peur et du hasard
Et sur ton visage ivoire
La grande ville reflète ses phares
Tu es la caresse des nuits
De lune pleine et de furie
Blême venin de ma vie
Dans mon sang coule tes phobies
Perdu dans tes galaxies
Aux frontières de l’amnésie
J’arpente ce tunnel exquis
Qui débouche en
hérésies
Dans l’impasse de l’agonie
Tu peints le soleil en noir
Et tu danses et tu vomis
Le pogo du désespoir
Tu es l’enfant des brouillards
De la peur et du hasard
Et sur ton visage ivoire
La grande ville reflète ses fards.
Chanson : 1975 + 1978
Paroles : Cobra
Musique : Ronald R.
Devi ( illustration de Kathleen Scarboro: peintures réunionnaises )
http://www.kathleenscarboro.fr/?r=Peintures_Reunionnaises&o=devi-filtered#devi-filtered
De JPP, notre envoyé spécial aux Antilles: LES DOM TONNENT (suite... )
Bonjour,
La situation en Guadeloupe n'avance pas au
niveau institutionnel. Les négociations sont bloquées depuis le départ d'Yves
Jégo. Il y a des tentatives plus ou moins désespérées de Victorin Lurel et
Jacques Gillot (respectivement président du conseil régionnal et président du
conseil général, tous deux PS, ouverts, intelligents, rompus au pouvoir du
discours et du compromis) qui proposent des solutions d'attente (du genre prime
de 100 euros pendant 3 mois aux plus bas salaires) pour faire descendre la
pression. Mais la mobilisation ne faiblit pas et, au contraire, se renforce. Le
collectif LKP a réuni aujourd'hui plusieurs milliers de manifestantants dans la
commune du Moule (à une quinzaine de kms de chez moi) pour honorer la mémoire
des morts du 14 février 1952 (j'avais un an !) victimes du pouvoir central
métropolitain. Le LKP reste sur la base de 200 euros net pour les bas salaires,
les retraites et minimas sociaux, et ne veut pas entendre parler de
"primes". Les petits entrepreneurs se sont (enfin) désolédarisés des
gros (dirigés par le MEDEF et la CCI) pour former leur propre collectif et
négocier avec le LKP. Les agriculteurs commencent à vendre leurs produits
directement sur les marchés, au bord des routes, ou sur leur propre exploitation.
Il y a des files d'attente interminables devant les stations service qui ont
rouvert vaille que vaille. Quant aux produits exportés de métropole, ils sont
bloqués dans des containers sur le port de Pointe-à-Pitre, ce qui bloque la
chaine de distribution. Pour moi, cette crise illustre la vacance totale du
pouvoir (local ou national), de tout système de décision non démocratique.
Depuis presque un mois ! Avec une population qui en souffre tout en restant
solidaire (et j'en suis) du mouvement LKP. Certains métropolitains (blancs)
solidaires du LKP, par crainte d'être exclus (c'est vrai que la plupart des
discours du LKP se font en créole, on comprend plus ou moins alors qu'on est
très intéressé...), ont affirmé leur solidarité. Tout ceci pour dire que nous
ne sommes absolument pas dans une situation surréaliste, mais tout à fait
réelle. Certains évoquent la guerre, le sacrifice. D'autres évoquent la main de
Dieu (ici la religion fleurit d'églises en confessions évangéliques), le Christ
défendant la cause des pauvres contre les marchants du Temple. On commence à
construire une légende autour d'Elie Demota, principal leader du LKP (et de
l'UGTG, ne l'oublions surtout pas). Les enfants veulent le toucher, les femmes
l'approcher. C'est vrai qu'il est increvable. Il n'a pas reculé d'un pouce
depuis janvier. Dans le quotidien "France Antilles" on l'a dit
"chabin et poupin". Quelle stupidité ! C'est un Lénine. Tant que le
peuple guadeloupéen sera avec lui, il gagnera. Il le sait. Chaque jour gagné
contre le pouvoir lui donne raison. Il ne faut pas plier. Mais le sacrifice,
c'est pas mon truc...
Chaque jour je prends mon vélo pour aller acheter mes clopes à Saint-François.
De temps en temps en temps, je fais une halte au lolo de la mamy indienne pour
acheter de la bierre. On fait des rencontres. Avant-hier, j'ai rencontré une
nana super black sexy friquée qui cherchait de l'eau de javel pour museler les
odeurs de m... qui remontaient de ses canalisations. A la mamy, elle a dit
"Merci d'être ouverte", Elle a posé sa main sur mon épaule.
J'ai aimé son parfum.
J'aurais aimé déboucher ses canalisations, juste pour l'aider...
JPP (le 14/02/09)
Les hommes ( Kathleen SCARBORO )