... et BROUILLARDS
Bénarès-Varanasi
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Lundi 7 Septembre :
Gémissements, convulsions, spasmes érotiques, je baigne dans un rêve voluptueux quand un rire hystérique me réveille en sursaut, c’est l’américaine, elle est sous la douche et ils doivent faire l’amour. Je lève la tête puis retombe encore trop las. Nouveau réveil feutré cette fois deux plombes plus tard. Joëy est allé déjeuner avec Martial, il y a beaucoup de Freaks au Dining Room ; très déglingués les compagnons du Dawamesk, dysenteries, paludisme et angines.
On est reparti dans la tourmente. Les fabriques de soie, toutes tenues par des musulmans, l’animosité des mendiants, le dédale des rues, exaspérant brouhaha, à quatre c’est encore plus pénible de déambuler, de marchander. On s’arrête un instant boire un thé, grignoter quelques pâtisseries, des beignets frits sucrés. Je ne peux même plus relater les épisodes, y’en a trop ! De nouvelles fabriques de shillums, de soie sauvage, des cravates pour Pierre Cardin, des tuniques, on roule un joint puis un autre shillum dans une échoppe avec le marchand qui n’est pas le dernier à tirer sur l’engin. Martial pique une interminable crise de rire puis Michel décolle direction la saga de Sri Aurobindo, on renonce à le suivre dans son exposé théorique…
Retour à la chambre avec nos achats. Un nuage afghan enveloppe le crane rasé d’un mexicain qui chante Hare Rama. Un nouveau voyageur que Sarah et Marc on rencontré ce matin. Il nous passe le shillum, c’est l’énorme défonce ! Je sors les percussions, il joue de la flute, Joëy chante en espagnol un poème arrangé par Paco Ibanez, Marc émiette du hash sans arrêt, notre invité pleure puis tombe. Je n’avais même pas remarqué que Martial et Michel nous avaient rejoints. Je m’écroule à mon tour…
Concentration de Rickshaw-Taxi à Katehar derrière Yamuna Cinéma. ( 1970 )
