La Ballade d'Oiseau Somnambule...
ivre-penseur... en ré, en rêves, en ruelles vaporeuses.
dans la marge... 5 / 5 le Tréponème Bleu Pâle
De la scène à la ville
Juste un petit poème-requiem, en
quelque sorte le testament du journal
underground Le Tréponème Bleu Pâle . Vous en ferez ce que bon vous
semble…
Salut, la Route
à
Richard dont l’œil nous regardera toujours à travers les vitres grillagées des
cars de flics
à l’Autre qui n’a jamais pu être lui même dans les costumes prêt à
porter de la société du spectacle
à Candide 76 qu’on a sorti de sa campagne pour lui filer des galons et
un petit blindé pour écraser les enfants d’hommes
aux briseurs de vitrines qui crevaient de honte derrière l’étalage de
l’intouchable frivolité
aux bras qui portent dans leurs veines les aiguilles de la solitude
blanche
aux yeux pleins de hantise qui habitent les ghettos du savoir
au pavé parisien qui se consomme en barricades au Printemps de la rue
au joueur de tambourin qui rituel de joint en joints crève la peau du Vieux Monde
au café noir qui speede les cernes des silhouettes voutées
à la fille enfournée dans le chauvinisme mâle, aux pédés des urinoirs
publics
à la presse marginale qui colporte nos mythes et qui d’un chant d’amour
nous donne l’envie de jouir le quotidien à la mesure de notre imagination
au bateau qui finira bien un jour par sombrer sur un océan de larmes
aux oies gavées dont le foie éclate aux néons des super-marchés
aux fabricants d’armes quand leurs bombes les remercieront
aux maladies vénériennes, à l’ironie suprême et aux dollars dévalués
aux ronds dans l’eau près de la raffinerie, aux poissons géants des
centrales nucléaires
aux indigènes qu’on expose dans les zoos, au génocide du mazout, à la
cuisine française qui entrelarde les connards, aux névroses qui délivrent, à
Ulrike Meinhof, au dernier crabe de Mururoa
aux chimères qui germent dans les slums
aux canuts du vieux Lyon et aux grévistes de Lip
à la Cecilia
à la ligue des Droits de l’Homme pour qu’elle fane enfermée dans les
coffres forts de Nixon la peste
à la robe tachée de sperme, au rouge à lèvres sur les pensées de Mao, à
Robin des Bois reclassé aux eaux et forêts avec un joli badge d’insoumis
à l’orgueil qui se terrasse par orgueil, à la distorsion et à l’écho
au Petit Prince enkaserné dans l’école-bèton qui peint au tableau noir
du langage urbain un arc en ciel de Fleurs des Songes
à l’adolescent qui découvre les plaisirs des sens
aux graphitis des couloirs du métro
au sommeil des mitards, aux rictus des miroirs, à la guillotine
rouillée et aux crosses levées
à tous les mégots qu’on a écrasés au fond des cendriers parce qu’ils consumaient
notre vieille civilisation puritaine en une folle ronde créatrice
Je voudrais simplement dire :
Nous voulons, nous aurons les Solstices de la Vie !!!
Léon COBRA
Ce texte a été publié tel quel
dans LIBéRATION , le quotidien du 2 Août 1976.
27, rue de Lorraine
75019 PARIS
Tél. 202 90 60
Juillet 2007 / près de Kastro ( île de Sifnos, Cyclades, Grèce ) Cobra (59 ans) et sa fille Amélie ( 14 ans )
- Hé Daddy, c'était comment l'Underground ?
- PROFOND !!!
@ suivre... prochain épisode de : il était une fois la presse underground, les années 1975-1976 en mars-avril 2008 !
Demain: retour au Blue Bubble Blog !!!